Winter Heat

CONCEPTEUR : Sega Sports - EDITEUR : Sega - GENRE : Multi-sports
NOMBRE DE JOUEURS : 1/4 - ANNEE DE SORTIE : 1997

Suite du très réussi Athlete Kings, Winter Heat en reprends grosso modo les mêmes ingrédients à une différence près toutefois. L'action est en effet transposée cette fois-ci au cœur des montagnes enneigées. Mais qu'importe finalement, puisque le résultat est toujours aussi bon vous allez voir. Enfilez vos moufles et votre bonnet à pompon : c'est parti !!

Ah, l'hiver... Ses courtes journées, son vent glacial, son brouillard épais et angoissant, ses températures dégringolant allègrement en dessous de zéro, ses giboulées de neige mais aussi et surtout ses sports. Ben oui, beaucoup d'entre nous y vont tous les ans descendre cheveux au vent les pistes habillées de leur plus beau manteau blanc. Pour les autres, ceux qui ne peuvent s'y rendre faute de finances suffisantes ou ceux qui sont immobilisés suite à une mauvaise chute, Sega Sports a pensé à eux en développant un Winter Heat de très bonne facture qui leur permettra de goûter aux joies des sports d'hiver sans sortir de chez eux, tranquillement installé devant leur Saturn, le pad dans une main et un bon verre de vin chaud dans l'autre (spéciale dédicace à Jean-Claude Dus).
Après avoir lancé le jeu, on arrive directement à l'écran titre (où est passée la présentation ?) qui propose cinq choix différents. Si les options sont plutôt classiques avec la possibilité de configurer les touches et le déroulement des parties, d'écouter les sons et de visualiser les records, les autres modes de jeu réservent en revanche plus de surprises. On trouve d'abord le "11 event heat" qui permet au(x) joueur(s) de concourir dans toutes les épreuves du jeu, le tout dans un ordre prédéfini et avec l'objectif évident d'obtenir autant de points que possible. Vient ensuite le mode arcade qui propose de faire la compétition dans huit épreuves étalées sur deux jours. La difficulté principale de ce mode provient du fait qu'il faut se débrouiller suffisamment bien dans chaque discipline afin de se qualifier pour la suivante. Puis, on trouve le mode "individual match" qui peut en quelque sorte s'apparenter à un entraînement puisqu'il permet de sélectionner l'épreuve de son choix pour une participation unique. Enfin, terminons ce tour d'horizon des différents modes de jeu avec le "custom heat" qui offre la possibilité de créer sa propre compétition en incluant en son sein les disciplines que l'on souhaite, tout en sachant que le nombre est limité à huit.
En plus de ces modes de jeu, Sega Sports a eu la bonne idée de personnaliser son titre en intégrant huit personnages jouables et sélectionnables lors d'un écran au visuel très proche des jeux de baston et notamment de Virtua Fighter. Chacun des protagonistes possède bien entendu un âge, une morphologie et une nationalité différente mais aussi une prédisposition à telle ou telle discipline. Ainsi, nous avons la jeune chinoise Li Huang et l'anglais B.B spécialisés dans le patinage, la française Ellen Raggiana et l'allemand Karl Vain champions de ski alpin, le norvégien Johann Stensen et le russe Alekseï Rigel prédisposés au ski nordique et enfin le japonais Joe Kudou et l'américain Rick Blade disposant de capacités équilibrées. La présence de ces personnages renforce indéniablement l'identification du joueur et l'on en vient rapidement à avoir son petit chouchou, comme dans tout bon jeu de baston en fait.

Mais, venons-en au principal attrait de Winter Heat, à savoir les épreuves. Elles sont au nombre honorable de onze et s'avèrent être assez variées mais aussi particulièrement prenantes. La jouabilité diffère quelque peu de l'une à l'autre mais restera dans tous les cas d'un très bon niveau. Avant le lancement d'une discipline, il est possible d'activer un tutorial qui explique, images à l'appui, quel est le rôle de chaque boutons et comment les utiliser. C'est très bien fait et vraiment pratique pour ceux qui débute.
La première épreuve est le ski de vitesse qui oppose deux sportifs simultanément. Il s'agit là d'une discipline très simple à assimiler puisque seul un bouton de la manette doit être pressé le plus vite possible afin que le skieur atteigne la ligne d'arrivée en un minimum de temps. A deux joueurs, cette épreuve est l'une des plus amusantes du soft.
Ensuite, on trouve le saut à ski qui demande une concentration certaine. Une angle de saut doit être réglé juste avant l'envol du personnage, c'est lui (l'angle de saut hein, pas le personnage !!) qui déterminera la future distance parcourue dans les airs. Ce n'est toutefois pas aussi difficile que ça en a l'air et on finit rarement étalé de tout son long sur la neige fraîche. Cela dit, quand ça arrive on rigole bien.
Puis, vient la descente qui porte très bien son nom puisque la vitesse d'animation y est particulièrement impressionnante. C'est très rapide et éviter de taper les bords n'est pas une mince affaire. Un certain nombre de sauts sont aussi disséminés le long du parcours, histoire de pimenter encore un peu plus tout ça. Voici une épreuve très... hum... décoiffante.
Après, il y a le patin à glace sur circuit court qui nécessite beaucoup de dextérité et un poil d'audace. C'est une épreuve qui met en scène quatre sportifs en simultané à l'écran, je vous laisse donc imaginer les crises de rire qui ponctuent les tours de piste.
Ensuite, on trouve la luge. Extrêmement rapide, elle se laisse difficilement dompter et garder une courbe souple dans les virages afin de ne pas percuter les côtés est assez dur. Il s'agit d'une des épreuves les plus longues à maîtriser.
Poursuivons avec le slalom que je ne vous ferais pas l'affront de décrire puisque vous devez savoir parfaitement de quoi il en retourne. Sachez tout de même que la synchronisation y est essentielle sous peine de heurter lamentablement un poteau et d'ainsi perdre de précieuses secondes.
On enchaîne avec ce qui est probablement la discipline la plus technique du soft : le ski acrobatique. Par sa prise en main peu évidente et ses nombreux paramètres à surveiller (vitesse, puissance et habileté), elle se laisse difficilement dompter. On s'amuse néanmoins pas mal à tenter des figures toutes plus folles les unes que les autres.
Puis, vient le bobsleigh qui ressemble comme deux gouttes d'eau à la luge, dans une difficulté moindre toutefois. Il est en effet légèrement plus simple de négocier les virages sans heurter les bordures, même si c'est toujours aussi rapide.
Ensuite, on trouve le patin à glace de vitesse qui, contrairement à ce que laisse suppose sa dénomination, ne demande pas uniquement de foncer tête baissée. Il faut effectivement gérer sa vitesse de façon à ce qu'elle ne soit pas trop élevée dans les courbes, au risque que le patineur perde l'équilibre. Voici donc une épreuve très prenante où la concentration est primordiale.
La dixième discipline est le snowboard qui peut s'apparenter à un mix entre la descente et le slalom puisque des sauts et des poteaux sont présents sur la piste. A noter qu'une pénalité de temps est infligée si un poteau est passé du mauvais côté.
Enfin, terminons avec la meilleure épreuve de Winter Heat : le cross-country (ou ski de fond pour les intimes). Si le but évident est bien entendu de terminer leader de la course, il faut cependant gérer au mieux l'endurance du skieur sous peine de le voir se fatiguer. Les cinq bonnes minutes que dure cette discipline sont très intenses et propices aux retournements de situations. Un très grand moment.

Concourir dans ces onze épreuves est très plaisant et battre un record du monde reste un instant jouissif pour celui qui en est l'auteur. Le must est bien sûr le mode multi-joueurs qui permet de se faire des petites compétitions entre amis (à défaut de petits meurtres, hi ! hi ! hi !). De fait, si la durée de vie de Winter Heat demeure sensiblement limitée en solo, il en est tout autre à plusieurs et on ne se lasse pas de défier ses meilleurs potes.
Graphiquement, le moteur 3D fait des merveilles. Les différents personnages sont assez détaillés et surtout d'une taille plutôt impressionnante, ce qui permet de bien mieux les apprécier. Les environnements sont eux aussi très bien réalisés avec des contours de pistes peuplés de spectateurs, d'arbres saupoudrés de neige, de panneaux publicitaires en tout genre et de jolies montagnes glacés en toile de fond. Nous avons aussi droit à de bien beaux effets de reflets lors des épreuves se déroulant sur patinoire. Bien sûr, l'ensemble pixelise pas mal lorsque la caméra s'approche un peu trop près de certains éléments, mais cela ne nuit en rien à la qualité générale des graphismes de Winter Heat.
Touchons maintenant quelques mots de l'animation, qui est certainement l'aspect technique le plus abouti du jeu. Premièrement, les huit personnages possèdent tous des mouvements et des postures criantes de réalisme. A chaque instant, l'impression de se retrouver en face de vrais sportifs est présente. Et deuxièmement, le scrolling est toujours fluide, que ce soit lors des rapides descentes en bobsleigh et en luge, ou encore lors des rotations autour de la piste qui précède le départ d'une course ou son arrivée. Les développeurs ont donc mis l'accent sur ce point, et on ne peut que leur rendre hommage tellement s'est réussi.
Enfin, terminons avec le son qui, comme trop souvent hélas dans les productions Sega Sports, n'est pas du meilleur cru. Si certains bruitages s'en sortent pas trop mal (le glissement des skis sur la neige, le brouhaha de la foule), la plupart sont insipides et demeurent un peu trop absents. Quant aux musiques, elles sont d'une médiocrité qui ferait passer les play-boys à deux balles du groupe O-zone pour de vrais artistes. Euh... enfin non, tout de même pas, faut pas exagérer.

Winter Heat est typiquement le jeu que l'on sort de sa boîte avec plaisir pour passer un bon moment avec ses amis. Grâce à sa réalisation technique de très haute tenue, son accessibilité et sa convivialité, il est sans aucun doute l'un des meilleurs jeux de sports de la Saturn dont on aurait tort de se priver.

OULIPOP

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