Historique Megadrive

Nous
sommes en 1987 et la guerre fait rage sur le marché
mondial des consoles de jeux. Depuis trois ans déjà,
la NES y règne sans partage et la Master System de
Sega malgré sa supériorité technique,
ne semble pas en mesure de faire de l'ombre à la 8
bits de Nintendo (mis à part en Europe).
Cependant, Sega souhaite inverser cette tendance et pour cela,
commence à étudier la possibilité de
développer une console "nouvelle génération"
à architecture 16 bits, soit deux fois plus puissante
que celles existantes alors.
C'est ainsi qu'après deux ans de gestation, la fameuse
console voit enfin le jour au Japon un matin d'automne 1989
(et un an plus tard aux Etat-Unis (où elle est renommée
Genesis) et en Europe). Baptisée Megadrive, elle est
présentée par Sega comme la machine du futur
et fait l'objet d'une campagne de promotion pour le moins
agressive auprès du public.
Equipée d'un premier processeur Motorola MC68000 cadencé
à 8 Mhz mais aussi d'un second Z80A cadencé
lui à 4 Mhz, la Megadrive affiche des capacités
techniques stupéfiantes pour l'époque. Et désireux
de s'essayer sur une console si puissante, une bonne partie
des développeurs du monde entier ne tardent pas à
se joindre à Sega et sa nouvelle plate-forme. Ainsi,
seulement quelques mois après la sortie de la Megadrive,
ce sont déjà plus de 30 sociétés
de développement de jeux qui ont en projet un ou plusieurs
softs sur la 16 bits.
Durant ses deux premières années d'exploitation,
la Megadrive fait un véritable carton à travers
le monde. Il faut dire qu'avec sa gamme de jeux de qualités
composé d'excellentes conversions de certains hits
de l'arcade (comme Golden Axe par exemple) et de nombreux
titres de sports et de plates-formes, elle a largement de
quoi séduire tous les gamers de la planète.
Par conséquent, la Megadrive devient petit à
petit la star incontestée des consoles de salon d'autant
plus que Nintendo accuse de plus en plus de retard dans le
développement de sa 16 bits : la Super Nintendo. Une
rumeur court même à l'époque comme quoi
Nintendo attend que la "folie Megadrive" cesse de
peur de ne pas pouvoir trouver de développeur pour
sa nouvelle console, la plupart d'entre eux étant littéralement
surchargés de travail vis-à-vis de la Megadrive.
Mais, fin 1991 lorsque la Super Nintendo débarque enfin
au Japon (puis peu de temps après sur les autres continents),
tout le monde ou presque s'attend à ce qu'elle écrase
tout sur son passage. Or, si la Megadrive accuse malgré
tout un léger flaîchissement des ventes, elle
n'en reste pas moins la valeur sûre du moment.
D'autant plus qu'à cette même période,
Sega décide de tirer plainement partie du processeur
principal de la Megadrive (le Motorola MC68000 cadencée
à 8 Mhz) censée être plus rapide que celui
de la Super Nintendo et sort LE jeu par excellence : Sonic
the Hedgehog.
L'approche marketing de Sega est payante puisque le fameux
hérisson bleu devient rapidement une star à
l'échelle mondiale. Il faut dire que le soft qui le
met en scène est tout simplement époustouflant
de beauté, de rapidité et de fun.
Ainsi, durant toute l'année 1992, pendant que la Super
Nintendo cherche désespérément son rythme
de croisière, la Megadrive continue de caracoler en
tête des ventes sur tous les marchés. Bien que
développé deux ans plus tôt que sa concurrente
et affichant des capacités techniques inférieures
sur le papier (mis à part le processeur principal,
on l'a vu), elle montre qu'elle est tout fait capable de rivaliser
en offrant des jeux de très grandes qualités
(et dont Sonic est le meilleur exemple).
Cependant,
1993 marque un tournant dans la bataille Megadrive / Super
Nintendo. En effet, cette dernière sort enfin de sa
"léthargie" et commence petit à petit
à proposer des jeux digne de ce nom. Dans le même
temps, la Megadrive entamant sa quatrième année
d'exploitation cherche son second souffle après son
départ en fanfare. C'est ainsi que sort une seconde
version de la console (la Megadrive II, moins chère
et dotée d'un plus beau design) mais c'est aussi durant
cette année qu'après deux ans de développement,
l'extension CD de la 16 bits de Sega voit le jour : le Mega
CD.
Bien que fortement attendue par beaucoup de joueurs, cette
extension s'accouplant à la Megadrive afin de lui ouvrir
les portes de la technologie CD, ne fera illusion que quelques
temps. Son prix beaucoup trop élevé (1990 Francs)
et ses jeux pour la plupart décevants ne lui permettront
pas de décoller dans les ventes.
En
1994, les premières informations sur les technologies
32 bits à venir commencent à fuser d'un peu
partout. Sony prépare en secret sa toute première
console : la Playstation et l'on sait que Sega travaille aussi
sur une nouvelle machine qui devra succéder à
la Megadrive. Néanmoins, la Saturn (puisque tel sera
son nom) étant encore au tout début de son développement,
Sega ne souhaite pas pour autant abandonner le marché
des 16 bit si tôt, d'autant plus que la Megadrive jouit
encore d'une très bonne popularité auprès
de nombreux gamers et que son parc d'installation est toujours
aussi conséquent malgré l'émergence mondiale
de la Super Nintendo et l'échec du Mega CD.
En conséquence, afin de préparer les joueurs
à l'avènement de la 3D dans les années
à venir mais aussi dans le but de rentabiliser encore
un peu plus sa Megadrive, Sega décide de sortir une
nouvelle extension pour sa 16 bits : la 32X.
Identique au Mega CD dans son utilisation (à savoir
qu'elle s'accouple elle aussi à la console), la 32X
devait selon Sega permettre à ses possesseurs de rentrer
de plein pieds dans le monde des nouvelles technologies. Or,
dans les faits les choses ne se déroulèrent
pas de cette façon. Car, hormis quelques jeux (Doom,
Virtua Racing, ou Kolibri), la 32X fut incapable de produire
des titres réussis. De ce fait, des softs de qualités
douteuses, un prix encore une fois beaucoup trop élevé
(près de 2000 Francs) mais aussi probablement le souhait
du public de s'essayer à une "vraie" console
nouvelle génération et pas un recyclage de son
ancienne ont littéralement tué la 32X dans l'oeuf.

Ces
deux expériences successives se soldant donc par deux
cuisants échecs et des pertes financières importantes,
Sega décide alors de se concentrer sur le développement
puis la sortie de la Saturn mais aussi de terminer la période
Megadrive de la meilleure façon possible. Ainsi, durant
ses deux dernières années d'exploitation (1995-1997),
la Megadrive donna encore naissance à de très
nombreux jeux dont la plupart furent d'un très haut
niveau technique. Les développeurs ayant réussis
au fil des ans à tirer la quintessence de la console,
ils proposèrent des titres hallucinants visuellement
parlant et à des années lumières des
premiers jeux de la console en 1989. A ce propos, l'adaptation
exceptionnelle de Virtua Racing qui permis à la Megadrive
de goûter à la 3D est certainement encore dans
toutes les mémoires de ceux qui s'y sont essayé
à l'époque.
1997 vit donc la Megadrive tirer sa révérence
après huit années de bons et loyaux services.
Huit années de réussite à l'échelle
planétaire seulement entâchées par deux
extensions pour le moins douteuses certes, mais qui n'enlèvent
rien à son parcours exemplaire. Elle aura donné
naissance à de très nombreux jeux et parmi ceux-ci,
de très nombreux hits devenus cultes aujourd'hui.
Elle est le reflet d'une époque où le marché
du jeu vidéo n'était pas encore devenu le grand
déballage médiatique et vénal qu'il est
maintenant. Elle a tout simplement été développé
par des vrais passionnés pour des vrais passionnés.
Bref, la Megadrive a fait ce qu'elle avait à faire,
et reste incontestablement (avec le cas un peu spécial
de la Dreamcast) le plus gros succès de Sega : respect
!!
Fiche
technique
MICROPROCESSEURS |
MC68000
cadencé à 8 Mhz
Z80A cadencé à 4 Mhz |
RAM |
64
Ko de mémoire vidéo |
CAPACITES
GRAPHIQUES |
Résolution
maximum de 320 x 224
64 couleurs applicables simultanément parmi 512
80 sprites applicables simultanément en 32 x
32
|
CAPACITES
SONORES |
6
voix FM
1 voix PCM
3 voix PSG compatibles Master System |
SUPPORT |
Cartouches
de 256 Ko à 2 Mo |
MANETTES |
Pad
avec croix + 3 boutons + start |
OULIPOP
|