Strider

CONCEPTEUR
: Capcom
- EDITEUR : Sega - GENRE : Action/Plate-forme
NOMBRE DE JOUEUR : 1 - ANNEE DE SORTIE : 1990
Depuis
toujours, Capcom est de ces développeurs très
prolifiques sur le marché de l'arcade. Beaucoup de
leurs succès d'hier et d'aujourd'hui (et probablement
de demain) se sont vus convertir sur les consoles du moment.
Aussi, Strider ayant connu une certaine notoriété
dans les salles obscures au début des années
90, il ne fût donc pas étonnant de le voir venir
faire son petit tour sur la 16 bits de Sega.

Pour
son Strider, Capcom a utilisé une recette très
connue et donc pas très originale, mais pour un résultat
toujours aussi efficace. Prenez un soupçon d'intrigue,
ajoutez-y un zeste de plate-forme et surtout beaucoup (mais
alors vraiment beaucoup) d'action puis mélangez le
tout. Vous obtenez alors un titre qui sent bon le "dégommage"
d'ennemis à n'en plus finir. Bien entendu, on peut
ne pas forcément prendre du plaisir à jouer
à un soft de ce type, pourtant, force est de constater
que Strider dégage un je-ne-sais-quoi de folie plutôt
plaisant.
Mais, commençons par le commencement, c'est quand même
plus logique. L'histoire prend place en 2048, dans une contrée
nommée Eurasia. Depuis quelques temps, une féroce
dictature militaire avec à sa tête un certain
Master dirige le pays d'une main de fer. Vous, vous êtes
Hiryu, un des principaux membres de la confrérie des
Striders, un groupuscule de résistants bien décidé
à mettre à mal le régime tyrannique en
place et rétablir la justice. Et oui, ils sont comme
ça les Striders, sous leur air de gros durs par très
fréquentables, ce sont des types biens dans le fond.

Pour
parvenir à vos fins, vous allez vous rendre compte
que le père Hiryu est bien loin d'être armé
jusqu'aux dents. Alors que vos ennemis disposent de tout un
arsenal à faire pâlir tous les G.I du monde (mitraillettes,
canons, robots, etc.), vous n'avez en tout et pour tout qu'un
sabre. "Quoi ?" me direz-vous, "une vulgaire
arme blanche pour rivaliser avec des armes à feu, c'est
mission impossible !!". Que nenni, le sabre d'Hiryu n'est
pas un simple sabre comme les autres. Il est plutôt
du genre à découper en rondelle un immense robot
d'acier. Alors, on se sent déjà un peu plus
en sécurité là hein ? Mais ce n'est pas
tout, car en plus de ce sabre particulièrement tranchant
donc, Hiryu a la possibilité tel Spiderman de s'accrocher
aux parois verticales ainsi qu'au plafond, et de pouvoir progresser
de la sorte. Cette technique d'avancée plutôt
originale est très utile et sa mise en application
(très simple au demeurant) vous sera indispensable
lors de certains passages.
Le
déroulement du jeu, pour sa part, est des plus classiques.
Vous êtes lâchés au début d'un niveau
et devez vous frayer un chemin jusqu'au boss avec lequel l'affrontement
sera bien sûr inévitable. Tout au long de votre
parcours, des hordes d'ennemis vous assailleront sans relâche,
tant est si bien que vous n'aurez pas (ou peu) de temps mort
et qu'il vous faudra par conséquent vous battre encore
et encore. C'est d'ailleurs là que se situe peut-être
le principal reproche que l'on puisse faire à l'encontre
de Strider. L'action est parfois si concentrée sur
votre personnage que l'on en vient parfois à bourriner
comme un fou sans vraiment savoir sur qui et quoi l'on frappe
exactement. Et dans ces conditions, il n'est pas rare de se
faire toucher par un tir ennemi dont on se demande d'où
il a bien pu venir. Mais rassurez-vous, ces passages un peu
trop confus ne sont pas l'appanage du titre du début
à la fin, et heureusement.
Mis à part ça, sachez que Strider ne se compose
"que" de cinq pauvres niveaux, assez courts qui
plus est . De ce fait, la durée de vie en prend un
coup et ce, même si certains obstacles sur la fin se
relèvent assez hardus à franchir, principalement
à cause de la barre de vie relativement restreinte
du héros. Cela dit, le soft compte tout de même
trois niveaux différents de difficulté, et le
terminer en hard s'avère être un bon challenge.
Concernant
les graphismes, Strider ne s'en tire pas trop mal. Les sprites
sont plutôt gros, voire même gigantesques pour
certains boss : un bon point. Alors, même s'ils ne sont
pas hyper détaillés, cela fait tout de même
bien plaisir d'en voir de cette taille. Quant aux décors,
on a droit la plupart du temps aux classiques arrière-plans
de bases militaires futuristes assez tristes. Toutefois, les
niveaux deux et quatre sortent du lot en proposant de très
bons fonds montagneux et forêstier. Globalement donc,
le titre de Capcom est plutôt agréables à
il mais l'on sent malgré tout que la Megadrive
n'en est ici qu'au début de son existence et qu'elle
sera capable de nous offrir beaucoup mieux par la suite.
Quant à l'animation, le bilan est plus mitigé.
Ca reste positif dans l'ensemble, mais il m'est impossible
de passer sous silence les quelques ralentissements que l'on
remarque ici ou là. Dès que l'écran se
charge un peu trop, ça commence à ramer légèrement
et cela en devient vite gênant pour le joueur. Pour
ce qui est des mouvements des personnages, ça reste
correct même si c'est assez limité. Il est ainsi
difficile de ne pas sourir devant la démarche de Hiryu
qui donne plus l'impression de patiner sur de la glace (oh,
un Candeloro virtuel !!) que de réellement marcher.
Côté bande-son, rien de bien transcendant à
signaler. Les musiques sont sympathiques et collent plutôt
bien à l'action, mais les bruitages sont en revanche
beaucoup trop discrets. Les explosions, tout comme les tirs
de canons, sont quasi silencieuses, et je ne parle pas du
pauvre petit "cling" presque inaudible que fait
le sabre de Hiryu lorsqu'il sort de son fourreau. Peut mieux
faire donc.
Enfin, terminons ce test par la jouabilité qui s'avère
être bonne. Le personnage se manie sans grande difficulté
(un bouton pour sauter et un autre pour frapper), à
l'exception des sauts. En effet, comme aux pires heures des
tout premiers Castlevania, il est ici impossible de faire
changer de direction Hiryu une fois que son saut est entamé.
Une fâcheuse idée de la part des développeurs
qui entraînent bien des désagréments et
une perte de vie dans le pire des cas.

Strider
est un bon jeu d'action/plate-forme. Il permet de passer un
bon moment en s'y essayant, mais il est peu probable que l'on
y revienne souvent après l'avoir terminé. Sa
suite, sortie quelques années plus tard, fera beaucoup
mieux et condamnera inévitablement ce premier opus
à rester dans son ombre.
GRAPHISMES
: 16/20 |
De
gros sprites et quelques beaux décors, voilà
à quoi vous attendre avec Strider. |
ANIMATION
: 15/20 |
Pas
trop mal, mais trop de ralentissements viennent par moment
gâcher le plaisir et gêner le joueur dans
sa progression. |
SON
: 15/20 |
Musiques
rythmées et assez réussies, mais bruitages
trop discrets : dommage. |
JOUABILITE
: 16/20 |
Elle
aurait été parfaite si les sauts ne posaient
pas autant de problèmes et pouvaient être
dirigés. |
DUREE
DE VIE : 13/20 |
Trop
peu de niveaux (cinq) et surtout une trop faible longueur
de ceux-ci rendent Strider trop simple à terminer
(mmmh, ça fait beaucoup de "trop" ça
!!). |
NOTE
GLOBALE : 85%
|
OULIPOP
[Poster
un commentaire sur Strider]
|