Streets of Rage

CONCEPTEUR
: Sega
- EDITEUR : Sega - GENRE : Beat'em all
NOMBRE DE JOUEURS : 1/2 - ANNEE DE SORTIE : 1991
Bien
que les beat'em all soient devenus une espèce en voie
de disparition sur nos chères consoles et ce, depuis
pas mal de temps déjà, ils ont néanmoins
connu leur heure de gloire au coeur des années 80 et
au début des années 90. Et forcément,
Streets of Rage a apporté sa pierre à l'édifice.

Avant
de nous plonger dans ce test, revenons le temps de quelques
lignes sur la genèse de ce Streets of Rage. Durant
l'année 1990, Capcom, le papa de Street Fighter 2,
décide de convertir sur Super Nintendo son célèbre
Final Fight qui cartonne alors en arcade. La conversion s'avère
excellente et le jeu remporte de nouveau un franc succès
à travers le monde. Conscient que sa Megadrive ne dispose
pas encore d'un beat'em all digne de ce nom, Sega se lance
alors dans le développement d'un jeu capable de rivaliser
avec le hit de Capcom sur la 16 bits concurrente. Durant plusieurs
semaines, les équipes internes de chez Sega travaillent
d'arrache pied et mettent tout en oeuvre pour accoucher d'un
grand jeu. Quelques mois plus tard, le soft sort enfin sous
le joli nom de Streets of Rage (ou Bare Knuckle en V.O) et
se montre rapidement à la hauteur de nos espérances.
L'action se situe à la fin du vingtième siècle
au coeur d'une mégalopole d'un grand pays industrialisé
(Etats-Unis ?). Depuis quelques temps, la ville est en proie
au chaos le plus total. En effet, le syndicat du crime, dirigé
d'une main de fer par le puissant Mister X, a pris le contrôle
de la cité et y fait régner la violence absolue.
La corruption y est aussi monnaie courante : la plupart des
hommes politiques et des policiers ferment les yeux sur les
agissements du syndicat en échange de quelques liasses
de billets. Seul trois jeunes flics à l'honneur encore
présent espèrent faire changer les choses et
éliminer Mister X. Pour cela, il n'y a aucune alternative
possible : il faut descendre dans les rues désespérées
de la ville et s'y battre.
Dans le jeu, cette entrée en matière est contée
d'une manière certes sobre, mais plutôt efficace
: le texte défile verticalement sur l'écran
tandis qu'en arrière-plan, la ville de nuit s'étale
de tout son gigantisme dans un ballet de lumières.
L'ensemble est soutenu pas une musique magnifique et parfaitement
en accord avec le tragique de la situation.
Le décor étant planté, il est temps messieurs
de montrer que vous en avez dans le pantalon : place à
la castagne !!

Streets
of Rage propose donc trois personnages jouables au choix,
tous possédant bien entendu leurs aptitudes propres.
On trouve en premier lieur Axel Stone, le beau gosse de service.
Il est en quelques sorte le héros de l'histoire et
dispose de capacités physiques plutôt équilibrés.
Ensuite vient Adam Hunter, le grand black à la force
impressionante mais assez lent dans ses enchaînements.
Et enfin la belle Blaze Fielding, dont le jolie minois n'a
d'égal que la rapidité de ses mouvements et
la faiblesse de leur puissance. Au final, voici donc un bon
trio à même de satisfaire la majorité
des joueurs.
En
ce qui concerne le déroulement du jeu à proprement
parler, ce n'est pas la peine de tergiverser pendant des heures
et des heures puisqu'il s'agit d'un beat'em all dans la plus
pure tradition de ce que l'on a déjà pu voir
auparavant. En clair : on avance, on frappe et on réfléchit
après... euh... ah bah non, on réfléchit
pas ici, désolé !! Pour se battre, nos trois
acolytes ont bien sûr une panoplie de coups (hélas,
pas très élevée) à leur disposition.
Coups de poings, de pieds, de genoux, de boules (hum... hum,
pas de commentaires salaces s'il vous plaît !!), ça
reste du classique mais l'essentiel est là. De plus,
un bon nombre d'armes blanches sont disséminés
ça et là à travers les niveaux pour,
si besoin est, apporter une aide bien appréciable parfois.
Cela va du simple couteau en passant par la batte de baseball
ou encore le tesson de bouteille. Enfin, cerise sur le gâteau,
en mode deux joueurs, il existe la possibilité de faire
une combinaison qui permet à un des protagonistes d'être
projeté sur un adversaire par l'intermédiaire
de son coéquipier. Bien que cette technique ne soit
pas évidente à mettre en place, elle reste absolument
jouissive lorsqu'elle est réalisée correctement
et qu'elle touche au but.
Mais ce n'est pas tout, puisque nos trois héros possèdent
un coup spécial (identique pour chacun) vraiment très
original. En effet, ils ont la possibilité de faire
appel directement à la police. Cette dernière
débarque donc en voiture, et un homme en uniforme en
sort pour tirer à grands coups de bazookas sur les
adversaires. Limitée à une seule utilisation
par joueur (même s'il est possible d'en acquérir
un coup supplémentaire), cette botte spéciale
est donc à utiliser avec parcimonie et de préférence
à conserver pour les boss de fin de niveaux qui clôturent
les huit levels que compte Streets of Rage.
Du classique donc dans le déroulement du soft, mais
l'essentiel est là et les deux ou trois trouvailles
présentent dans le gameplay ne sont pas négligeables
et apportent un petit plus à l'ensemble.
Côté
réalisation, la première chose qui frappe lorsque
l'on joue à Streets of Rage, c'est l'extraordinaire
qualité de la bande-son. Si les divers bruitages sont
de factures classiques (à noter tout de même
un léger grésillement dans les cris des personnages),
c'est surtout les différents thèmes musicaux
qui retiennent l'attention. Le compositeur Yuzo Koshiro (qui
se distinguera une nouvelle fois quelques années plus
tard sur Shenmue) a fait des merveilles tant les musiques
sont réussies de par leur mélodie orientée
techno/electro pop mais aussi de par leur excellente qualité
assez surprenante pour de la Megadrive. Incontestablement,
elles sont rentrées dans le panthéon des meilleures
ziques de jeux vidéos créées à
ce jour. Encore bravo Monsieur Koshiro !!
En
ce qui concerne le visuel, le bilan est un peu plus mitigé.
C'est loin d'être laid, mais ce n'est pas pour autant
beau à s'en déchirer la rétine : on va
dire que c'est correct, ni plus ni moins. Les décors
manquent de variétés (dans la majorité
des niveaux, on a droit à la ville de nuit en arrière-plan),
tout comme les ennemis qui sont tous plus ou moins les mêmes.
Par ailleurs, en plus d'être plutôt petits, on
remarque un manque de détails certain dans la représentation
des personnages : c'est le minimum syndical. A la décharge
des programmeurs, il est important de souligner que Streets
of Rage a été développé alors
que la Megadrive n'en était qu'au début de son
exploitation et par conséquent, loin d'avoir livré
tout ses secrets. Mention spéciale malgré tout
aux différents boss de fin de niveaux, très
impressionnants de par leur stature mais aussi par leur design
assez réussi.
Si les graphismes assurent le strict minimum donc, il en va
de même pour l'animation. Les mouvements des protagonistes
ne sont pas hyper détaillés, mais ce que l'on
peut voir à l'écran est suffisant pour être
crédible. Par ailleurs, on dénote quelques rares
ralentissements ainsi que des disparitions de sprites lorsque
trop de persos sont présents simultanément dans
l'aire de jeu, mais rien de bien grave rassurez-vous.
Et la maniabilité alors ? Et bien, sachez qu'elle est
aux petits oignons. Le bouton A pour appeler ses camarades
policiers, le bouton B pour frapper et enfin le bouton C pour
sauter : c'est simple comme bonjour. Alors si avec ça,
vous n'arrivez pas à manier votre personnage tel un
Bruce Lee vidéo-ludique, c'est à plus rien y
comprendre. En bref, il suffit d'une poignée de secondes
pour s'amuser et c'est plutôt une bonne nouvelle.
Enfin, comme tous les beat'em all de la planète, Streets
of Rage affiche une durée de vie relativement courte.
Comme déjà annoncé plus haut, le jeu
compte huit niveaux, particulièrement courts de surcroît.
Mais, l'important n'est pas là puisque l'on y reviens
toujours avec plaisir (d'autant plus qu'il y a quatre choix
de difficulté possible). Se refaire une petite partie
à deux joueurs de temps en temps est quelque chose
que les années passantes ne peuvent altérer
(n'est-ce pas Vainvain ?).

Pour
tout possesseur de Megadrive qui se respecte, Streets of Rage
est un passage obligé. Même s'il n'est pas parfait
techniquement, mis à part la fabuleuse bande-son, il
n'en reste pas moins un défouloir comme la 16 bits
de Sega en a rarement connu. Un grand beat'em all donc qui
nous fait bien regretter que ce style de jeu soit quasiment
tombé en désuétude aujourd'hui
GRAPHISMES
: 16/20 |
La
ville de nuit est bien représentée et les
personnages correctement réalisés, il est
seulement dommage qu'ils soient si petits. |
ANIMATION
: 15/20 |
Des
ralentissements et des disparitions de sprites sont hélas
à dénombrer de temps à autre lorsque
trop de monde est présent simultanément
à l'écran. |
SON
: 19/20 |
Un
travail d'orfèvre de la part de Yuzo Koshiro. Les
musiques sont fabuleuses, on ne le répètera
jamais assez. |
JOUABILITE
: 18/20 |
Le
maniement des protagonistes ne posent aucun problème,
c'est avec joie que l'on voit tous les coups sortir sans
retenue. |
DUREE
DE VIE : 17/20 |
Bien
qu'il se finisse vite, Streets of Rage fait partie de
ces jeux avec lesquels on prend toujours autant de plaisir
à rejouer encore, et encore, et encore, et encore,
... |
NOTE
GLOBALE : 91%
|
OULIPOP
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