Soulcalibur

CONCEPTEUR
: Namco
- EDITEUR : Namco - GENRE : Baston
NOMBRE DE JOUEURS : 1/2 - ANNEE DE SORTIE :
1999
Depuis
toujours, les jeux de baston (qu'ils soient en 2D ou en 3D)
font partie d'un des genres les plus appréciés
par les gamers. Chaque console en a vu défiler une
ribambelle : quelques uns de bons mais surtout beaucoup de
mauvais. Pourtant, dans la jungle de ces titres sans âme,
il arrive parfois de tomber sur un joyau. Soulcalibur en est
un et la Dreamcast est son écrin.

Alors
c'est sûr, tout a déjà été
dit et écrit sur Soulcalibur, mais ce jeu est tellement
extraordinaire qu'il m'était impossible de ne pas en
parler à mon tour. A mes yeux (et je sais que c'est
également le cas pour de nombreux joueurs), il est,
avec Shenmue, le titre le plus emblématique de la Dreamcast,
celui qui fait l'unanimité partout.
La première onde de choc provoquée par Soulcalibur
fut bien avant sa sortie, plus précisément lorsque
Namco annonça son portage de l'arcade à la Dreamcast,
cette dernière venant tout juste de débarquer
sur le marché japonais. Créateur notamment des
Tekken et autres Ridge Racer, Namco était jusqu'à
présent un de ces développeurs très fortement
lié à Sony et très impliqué dans
le succès mondial de la Playstation. Le fait de le
voir développer pour la 128 bits de Sega en surpris
plus d'un et fit se demander à beaucoup de monde si
la Dreamcast n'allait pas au final réussir son incroyable
pari : à savoir déboulonner la Playstation et
sa future suite de leur piédestal respectif.
Dès son arrivée dans les bacs (en août
1999 au Japon et pour les fêtes de fin d'année
aux Etats-Unis et en Europe), il devient difficile à
tout joueur digne de ce nom d'échapper au phénomène
Soulcalibur. Le soft fait forte impression et la presse spécialisée
ne tarit pas d'éloges à son sujet. Il faut dire
sa réalisation est époustouflante (et largement
supérieure à la version arcade) et que le plaisir
de jeu qu'il dégage est terriblement jouissif. Très
vite, il devient la figure de proue de la Dreamcast, et permet
enfin de voir ce qu'elle a vraiment dans le ventre (Sonic
Adventure ayant été pour le moment le seul jeu
a laissé entrevoir le fabuleux potentiel de la machine).
Désormais, plus rien n'allait être comme avant
dans le domaine des jeux de baston 3D sur console : Soulcalibur
était là, et l'expérience que nous nous
apprêtions à vivre était sans aucune mesure
avec ce que nous avions connu jusqu'à présent.

Comme
dans la grande majorité des jeux de baston, le hit
de Namco possède un scénario bien mince. Il
y est vaguement question d'une épée légendaire
nommée justement Soulcalibur (ça tombe bien,
hein ??) et censée apporter un pouvoir immense à
celui ou celle qui la détient. Etant en possession
de Nightmare, chacun des protagonistes a bien sûr son
histoire propre qui le pousse à se battre, et récupérer
ladite épée. Evidemment, tout cela n'est qu'un
vulgaire prétexte pour mettre en scène les 19
personnages du jeu dans de titanesques duels.
19 combattants dont voici une présentation succinte
:

ASTAROTH
: Mastodonte au physique impressionnant et armé d'une
hache. Il est terriblement puissant mais souffre d'une certain
lenteur.

CERVANTES
: Avec ses deux épées et ses nombreuses prises,
il s'agit là d'un personnage redoutable ne possédant
pas véritablement de point faible.

EDGE
MASTER : Maître de Kilik, il maîtrise tous les
styles de combats sans distinction et sait par conséquent
manier toutes les armes du jeu.

HWANG
: Ce jeune homme utilise une épée d'origine
chinoise et s'avère être l'un des combattants
les plus facile à prendre en main.

INFERNO
: Le boss final. Comme Edge Master, il maîtrise tous
les styles de combat et sait manier toutes les armes.

IVY
: Particulièrement sensuelle de par ses tenues et ses
mouvements, son épée pouvant s'allonger pour
devenir une sorte de lasso fait d'elle une combattante très
dangereuse.

KILIK
: Equipé d'un bâton, il est quasi intouchable
à distance et est en quelque sorte le héros
principal de Soulcalibur.

LIZARDMAN
: Probablement le personnage le plus fort du soft. En plus
d'être armé d'une courte épée et
d'un bouclier, il est très rapide dans le déclenchement
de ses attaques.

MAXI
: Maniant le nunchaku à la perfection, il possède
un style très agressif qui le rend très apprécié
des joueurs offensifs. Personnellement, c'est mon préféré.

MITSURUGI
: Comme les samouraïs, le sabre est son arme de prédilection.
Il se révèle être un redoutable guerrier
lorsque l'on sait le manier correctement.

NIGHTMARE
: Détenteur de la Soulcalibur qui lui confère
puissance et portée d'attaque très longue, c'est
un des hommes forts du titre.

ROCK
: Très proche d'Astaroth dans sa corpulence et ses
coups, il s'avère malgré tout inférieur
à celui-ci et est peut-être le moins bon combattant
de tous.

SEUNGMINA
: Armée d'une lance, son style est un mix de celui
de Kilik et de celui de Hwang, dans une puissance moindre
toutefois.

SIEGFRIED
: Il représente le pendant bon de Nightmare et possède
par conséquent le même panel de coups que lui,
ce qui en fait un dangereux protagoniste.

SOPHITIA
: Possédant une petite épée ainsi qu'un
bouclier, cette belle jeune femme dispose de nombreux mouvements
grâcieux, rapides et particulièrement difficiles
à contrer.

TAKI
: Rapide comme l'éclair, elle devient très vite
insaisissable pour son adversaire. Ses deux petites dagues
sont extrêmement meurtrières.

VOLDO
: Incroyablement agile, mais assez difficile à manier,
il est un des personnages les plus célèbres
de Soulcalibur. Ses trois lames à chaque mains sont
terriblement tranchantes.

XIANGHUA
: Bien que peu puissante, elle n'en reste pas moins dangereuse
de par son épée souple et ses prises magnifiquement
chorégraphiées.

YOSHIMITSU
: Echappé de Tekken, il s'agit d'un personnage plutôt
loufoque dans sa manière de combattre, mais dont le
sabre peut faire beaucoup de dégâts.
Du
côté des modes de jeu, Soulcalibur est plutôt
bien fourni également puisque l'on en compte pas moins
de dix. En plus des classiques modes arcade, versus battle,
team battle, time attack, survival, practice et options, on
en découvre trois autres plus originaux. L'extra survival
tout d'abord, qui se joue selon le même principe que
le survival, mais en plus extrême puisque les combats
se remportent en un seul coup. Vient ensuite le mode museum
qui permet au joueur de regarder des démonstrations
de combats et des katas, d'en apprendre un peu plus sur l'histoire
de chaque personnage ou encore de changer légèrement
l'introduction du jeu. Enfin, le mode mission battle qui est
probablement le mode solo le plus intéressant puisqu'il
offre la possibilité de participer à des combats
scénarisés et d'ainsi débloquer de nouveaux
décors et costumes, ainsi que d'autres réjouissances
de ce style.
Bien,
penchons-nous maintenant sur les combats en eux-mêmes.
L'avantage d'un jeu comme Soulcalibur, c'est d'être
accessible immédiatement. Dès les premières
parties, on se rend compte qu'il n'est pas nécessaire
d'être un pro du paddle pour apprécier le jeu
(à l'inverse par exemple d'un Virtua Fighter 3 sur
la même console). Mais, que les rois du combo se rassurent,
ils pourront tout de même se faire plaisir en réalisant
des furies et autres enchaînements du tonnerre.
En plus des traditionnels mouvements propres à la quasi
majorité des jeux de baston 3D (attaques, projections,
sauts, protections, esquives, etc.), les développeurs
de chez Namco ont doté leur bébé de quelques
nouveautés pas piquées des vers. Le "8
way run" tout d'abord, qui utilise pleinement l'aire
de combat en permettant aux combattants de se déplacer
dans les huits directions possibles et d'ainsi pouvoir tourner
autour de l'adversaire, rendant de ce fait les affrontements
beaucoup plus tactiques qu'à l'accoutumée. Vient
ensuite le "guard impact" qui est en fait un système
de défense permettant à celui qui le réalise
de stopper net l'attaque de l'adversaire et de contre-attaquer
directement sans que ce dernier ne puisse faire quoi que ce
soit : difficile à réaliser, mais terriblement
efficace. Poursuivons avec la "soul charge" qui
offre aux combattant la possibilité de concentrer leur
énergie pendant un cours instant, et d'ainsi voir doubler
la puissance de leur coups. Enfin, terminons avec les "imparables"
qui, comme leur nom le laisse à penser, représente
le coup... euh... imparable dont dispose chaque personnage.
Tous ces mouvements inédits (pour l'époque,
je le rappelle), ajoutés à la palette de coups
impressionnantes que possède les protagonistes rendent
les combats incroyablement intenses. Les attaques s'enchaînent
sans temps mort les unes après les autres, les armes
s'entrechoquent dans une pluie d'étincelles, les personnages
crient et s'interpellent, etc. Bref, c'est très vivant
et tellement spectaculaire que l'on ne peut que prendre du
plaisir à jouer à Soulcalibur (et à regarder
aussi...). D'autant plus que la présence de rings délimités
rend possible les sorties en tous genres, apportant en conséquence
un bonne dose de fun supplémentaire.
En un mot comme en cent donc, tout a été pensé
dans les moindres détails pour que le déroulement
des combats soit rythmé et au-dessus de tout reproche.
Et quand on sait que la réalisation technique atteint
des sommets, on ne peut que s'incliner.

L'évidence
s'impose dès les premières secondes de jeu :
Soulcalibur est beau à mourir. Même après
toutes ses années, il n'a absolument rien perdu de
sa superbe. Les 19 personnages sont tous modélisés
à la perfection et les détails sur leur corps
et leurs vêtements pullulent, c'est du travail d'orfèvre.
Les développeurs ont même poussé le vice
jusqu'à faire en sorte que la langue et les dents des
protagonistes soient visibles lors des gros plans qui accompagnent
les poses de victoire. Mais, les décors ne sont en
reste puisqu'ils sont, eux aussi, fabuleux. S'ils méritent
tous le coup d'oeil pour leur extraordinaire visuel, le Venise
de Siegfried et le Gibraltar de Cervantes sont si époustouflants
que l'on se croirait face à des décors de cartes
postales. C'est une leçon de programmation que nous
a fait Namco sur ce coup là. Enfin, n'oublions pas
de dire un mot sur les superbes lens-flare où bien
sur les nombreux et magnifiques effets de lumières
qui parsèment les combats. Les différentes sources
lumineuses qui émanent parfois des armes se reflètent
sur le corps des personnages en fonction de leur position
: le vert, le rouge et le bleu s'enchaînent alors dans
un ballet de couleurs des plus réussis.
Et
comme on pouvait s'en douter, l'animation est parfaite elle
aussi. La totalité des combattants sont si finement
animés que ça force l'admiration. Pour s'en
rendre vraiment compte, il suffit de regarder les démonstrations
d'arts martiaux (les fameux katas) présentent dans
le mode museum. Là, le personnage sélectionné
auparavant éxécute, seul sur le ring, la quasi
totalité des mouvements dont il dispose. Le procédé
de la motion capture a été pafaitement maîtrisé
par Namco, et le résultat se voit tellement les attitudes
sont criantes de réalisme. De plus, lors des combats,
on remarque avec joie que la caméra se place toujours
de façon à ce que l'action soit la plus jouable
possible. On assiste ainsi à des affrontements magnifiquement
chorégraphiés, rapides, nerveux et parfaitement
fluides. Que du bonheur, quoi !!
Et que dire de la bande-son ? Le bruit assourdissant des armes
qui s'entrechoquent, les exclamations des protagonistes, l'impact
des coups qui touchent au but, tout a été réalisé
pour que l'immersion du joueur soit totale. Le tout est enveloppé
par des musiques parfaitement orchestrées et fidèles
en tout point à l'atmosphère si onirique du
jeu.
Point de vue maniabilité, on aborde là encore
un des autres points forts de Soulcalibur (mais de toute façon,
il n'a quasiment que ça, non ?). Comme annoncé
brièvement un peu plus haut, la prise en main est rapide
et ne nécessite pas obligatoirement des heures d'apprentissages.
Bien que le nombre de coups et d'enchaînements pour
chaque personnage soient très nombreux, aucun d'entre
eux ne demande d'avoir trois mains pour être réalisable.
De ce fait, les combats s'appréhendent très
vite et gagnent en vivacité. Bref, tout le monde à
la possibilité de s'éclater avec Soulcalibur,
les pros comme le novices et c'est tant mieux.
Enfin, force est de constater que le soft de Namco possède
un durée de vie tout à fait correcte. D'une
part, les différents modes solo s'avèrent très
complets et intéressants. A ce propos, le mode mission
battle est sans aucun doute celui qui tiendra le joueur en
haleine le plus longtemps. Il faut dire que les missions proposées
sont nombreuses et variées, et qu'il faudra parfois
en jouer certaines plusieurs fois pour être sûr
de débloquer tout ce qui est déblocable. Et
d'autre part donc, il reste bien évidemment le mode
deux joueurs pour combler l'éventuel ennui engendré
lorsque l'on joue seul. Là, pas de souçi, les
parties risquent de s'enchaîner pendant des heures,
des jours, des semaines, des mois, des années, des
siècles (rayez les mentions inutiles). Aujourd'hui
encore, il m'arrive de défier ce cher Vainvain dans
de fratricides duels, et le plaisir est présent comme
au premier jour.

Alors,
face à cette montagne d'éloges, on est en droit
de se demander si au final Soulcalibur ne serait pas le jeu
parfait par excellence. Et bien, au risque de vous décevoir
Mesdames et Messieurs, la réponse est non.
Premièrement, parce que le jeu parfait n'existe pas
et n'existera jamais.
Deuxièmement, parce qu'il possède tout de même
quelques failles ici où là. Tout d'abord, on
aurait aimé avoir quelques séquences en image
de synthèse. Si la présentation du jeu en 3D
temps réel passe assez bien, c'est plutôt les
fins de chaque personnage qui décoivent quelque peu.
On a droit à deux ou trois images fixes en noir et
blanc très belles certes, mais qui laissent malgré
tout un arrière goût de frustration. Un épilogue
à la Tekken aurait franchement été plus
appréciable. Ensuite, on peut remarquer que le jeu
n'est pas exempt de bugs du style "enchevêtrement
de polygones". Lors de certaines prises, il arrive parfois
que les bras d'un combattant traversent le corps de l'autre.
Cela dit, il s'agit là du problème de tous les
jeux en 3D et Soulcalibur a l'avantage de n'en compter que
très peu. Enfin, on peut peut-être trouver à
redire concernant Inferno, le boss final. Il ne se révèle
pas aussi impressionant que l'on aurait pu le souhaiter, et
ne s'avère pas très difficile à vaincre.
Personnellement, je pense que Cervantes aurait mieux tenu
ce rôle là, mais bon...
Toutefois vous le voyez, ces défauts ne sont que des
détails face à la magnificience que dégage
Soulcalibur. C'est juste histoire de chipoter, parce qu'il
le faut toujours un petit peu, sinon les développeurs
auraient tendance à se reposer sur leurs lauriets.
En tout cas, il s'agit là du meilleur jeu de baston
3D de la Dreamcast, cela va sans dire.

Soulcalibur
fait partie de ces titres qui comptent dans l'histoire des
jeux vidéos. Grâce à se réalisation
technique hors du commun et son gameplay ultra efficace, il
a tellement et logiquement marqué les esprits à
tel point que même sa suite (sortie sur Playstation
2, GameCube et X-Box) n'a pu en faire autant. Alors définitivement
oui : "The legend will never die !!".
GRAPHISMES
: 19/20 |
Les
textures des personnages comme celles des décors
sont détaillés à l'extrême.
Un des trois plus beau jeu de la Dreamcast sans aucun
doute. |
ANIMATION
: 19/20 |
La
motion capture est ici portée à son paroxysme.
Les mouvements de combattants sont superbes et parfaitement
animés. C'est bluffant tout simplement !! |
SON
: 18/20 |
Musiques
orchestrées magnifiques, bruitages agressifs et
voix digitalisées de circonstances : tel est le
coktail réusssi de Soulcalibur dans ce domaine. |
JOUABILITE
: 18/20 |
les
personnages se manient très facilement et les coups
sortent très bien. Avec de l'expérience,
le plaisir de combattre se décuple. |
DUREE
DE VIE : 18/20 |
De
nombreux modes solo et surtout un mode deux joueurs terriblement
efficace font qu'il devient rapidement difficile de lâcher
la manette. |
NOTE
GLOBALE : 98%
|
OULIPOP
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