Rastan

CONCEPTEUR
: Taïto
- EDITEUR : Taïto - GENRE : Action/Plate-forme
NOMBRE DE JOUEUR : 1 - ANNEE DE SORTIE : 1988
Définitivement
non, le barbare n'est pas mort !! Ce parfait héros
sans peur et sans reproche, au cur pure, à la
musculature de titan, expert au maniement de l'épée
lourde et prêt à tout pour sauver la veuve et
l'orphelin est bien vivant. La preuve en est avec Rastan sur
Master System qui fleure bon l'odeur du souffre et du sang.

Avec
Conan le Barbare, l'écrivain américain Robert
Erwin Howard a créé bien plus qu'un personnage
brut, sauvage, instinctif et pragmatique (et loin d'être
un tas de muscles sans cervelles tel qu'il est présenté
dans le film avec Arnold Schwarzenegger), il a surtout donné
naissance à un fabuleux monde d'heroic-fantasy peuplé
de monstres sanguinaires, de sorciers maléfiques, de
dragons légendaires, de belles princesses en détresse
et de beuveries dans les tavernes. Bref, un univers magique
où l'imagination est sollicitée de tous côtés
et ne connaît pas de limite.
C'est donc dans cet environnement particulièrement
dangereux que se déroule l'action du jeu de Taïto.
On y retrouve sans surprise le bestiaire plus ou moins classique
de ces ambiances médiévales-fantastiques, mais
force est de constater que la sauce prends toujours aussi
bien. Ainsi défile tout au long du soft des orcs, des
harpies, des centaures, des squelettes, etc. Tous ont bien
sûr pour unique objectif de vous tailler en pièces,
vous le héros solitaire et valeureux que vous incarnerez
en jouant à Rastan.
Les événements se déroulent à
une époque lointaine au plus profond d'une contrée
au nom imprononçable. Un terrible dragon (ils le sont
toujours) a fait main basse sur ces terres jadis tranquilles
qui, maintenant, voient déferler sans retenue des hordes
de créatures toutes plus malfaisantes les unes que
les autres. Ceux qui tentent de s'y opposer sont irrémédiablement
éliminés, les villages sont pillés, les
récoltes anéanties et de surcroît, la
jeune princesse, à la tête du royaume, se voit
kidnapper. En un mot comme en cent, la situation est désespérée
et seul un miracle peut dorénavant être à
même d'inverser la tendance. Contre tout attente, ce
miracle va voir lieu et il s'appelle Rastan (vous en l'occurrence,
désolé vous n'avez pas le choix). Guerrier à
la puissance dévastatrice, vous êtes le dernier
espoir d'une population en proie à la terreur : ne
les décevez pas.
A la base, Rastan est sorti sur borne d'arcade et s'est vu
ici adapté très fidèlement sur la 8 bits
de Sega, du moins en ce qui concerne le gameplay car vous
vous doutez bien que la réalisation technique ne peut
soutenir la comparaison. De fait, on fait face à un
jeu très facile d'accès, conformément
à ceux que l'on peut trouver dans les salles obscures.
Les sept niveaux de compte le soft sont décomposés
en trois sous-niveaux au schéma rigoureusement identique
: un en extérieur, un en intérieur puis un combat
contre un boss pour terminer. Ceci confère à
Rastan une durée de vie honnête, d'autant plus
que seule trois continues sont disponibles, à raison
d'une vie par continue. Certes, les pros du paddle ne devrait
pas avoir trop de mal à en voir le bout, mais la chanson
sera différente pour les autres.
En
plus des créatures décrites précédemment,
vous trouverez sur votre route des précipices, des
chutes de pierres, des flammes, des pièges en tout
genre et autres réjouissances du même acabit.
Mais, pour mettre toutes les chances de votre côté,
vous aurez la possibilité de vous équiper en
conséquence. Par défaut, Rastan est armé
d'une épée plutôt efficace mais limitée
en certaines circonstances. A certains endroits, une masse
d'arme, une hache ainsi qu'une épée de feu pouvant
lancer des projectiles seront sélectionnables. Il ne
faudra pas hésiter à vous en servir car, même
si leur durée d'utilisation n'est que de quelques minutes,
ces armes s'avèrent plus puissantes que l'épée
de base mais aussi d'une plus longue portée. Signalons
également la présence d'objets défensifs
caractérisés par une armure de fer ou une cotte
de mailles, mais aussi d'élixirs de vie indispensables
pour une bonne progression dans l'aventure. Ce n'est toutefois
pas tout, car Rastan dispose par ailleurs de divers mouvements
assez intéressants. Ainsi, il peut s'agripper aux lianes
qui parsèment les différents niveaux, briser
certains rochers, prendre appui sur une paroi verticale et
abattre des ennemis situés au-dessus et en dessous
de lui.
Comme vous pouvez le constater, le gameplay de Rastan est
des plus classiques et se relèvent sans réelles
surprises. Cela dit, on ne s'ennuie pas une seconde en y jouant,
du fait principalement du rythme élevé de l'action.
Les ennemis arrivent en nombre dès les premières
secondes, les obstacles à franchir sont fréquents
et les combats contre les boss plutôt longs et indécis.
Comme quoi, l'adage disant que c'est dans les meilleurs pots
que l'on fait les meilleures soupes se relève juste
dans un cas comme celui-ci.

Du
côté des graphismes, si évidemment cette
version Master System est bien loin de celle apparue en arcade
à l'époque, elle n'en reste pas moins d'un très
bon niveau pour une console 8 bits. Les décors, principalement
ceux en extérieur, sont variés, colorés
et assez fouillés. On traverse avec plaisir des terres
arides, une forêt inquiétante, des montagnes
enneigées, de sombres grottes ou encore des roches
volcaniques. Les intérieurs sont en revanche plus uniformes
même si les changements de couleurs sont là pour
ne pas donner l'impression de traverser sans cesse un seul
et unique donjon. Enfin, pour ce qui est des sprites, ils
sont plutôt bien dessinés mais auraient sans
aucun doute mérité une plus grosse représentation.
L'animation se relève moyenne dans son ensemble. Les
mouvements des différents protagonistes sont suffisamment
crédibles et le jeu ne connaît aucun ralentissement
à quelque moment que ce soit. En fait, le seul vrai
souci de ce point de vue là est la disparition partielle
des sprites dès lors qu'ils sont plus de quatre simultanément
à l'écran. Cela peut hélas gêner
la progression par moment, même si ce phénomène
n'est pas fréquent tout au long du titre.
L'environnement
sonore est, pour sa part, plus qu'appréciable malgré
la présence de seulement trois musiques en tout et
pour tout, une pour chaque sous-niveaux. Si leur qualités
est conforme aux capacités du processeur sonore de
la Master System, c'est-à-dire moyenne, c'est surtout
leur mélodies qui retiennent l'attention. Elles sont
entêtantes à souhait et ne lassent à aucun
moment celui qui les écoute. Quant aux bruitages, ils
ne s'avèrent pas assez variés et puissants pour
vraiment retranscrire une ambiance sauvage.
Enfin, adaptation de l'arcade oblige, la maniabilité
de Rastan se révèle instinctive et facilement
abordable. Les deux boutons de la manette servent amplement
à réaliser la totalité des actions possibles.
Seul la gestion des sauts laisse néanmoins à
désirer puisqu'il est impossible de mouvoir le héros
une fois qu'il est dans les airs. Ceci entraîne inévitablement
des chutes dans des endroits inappropriés (trous, flammes,
etc.). Au final, on s'y fait tant bien que mal mais il n'empêche
que ce point aurait dût être revu par les développeurs.

Même
s'il n'innove pas en terme de gameplay, Rastan reste tout
de même une valeur sûre de la Master System dans
le domaine de l'action/plate-forme, son univers heroic-fantasy,
son action intense et ses graphismes très réussis
y étant pour beaucoup. Voilà un soft qui aurait
largement mérité d'avoir une suite.
GRAPHISMES
: 17/20 |
Malgré
la petitesse des personnages, Rastan offre de bien jolis
visuels et notamment les extérieurs. |
ANIMATION
: 15/20 |
Dommage
que des effacements de sprites apparaissent de temps à
autre, la progression s'en trouve ainsi gênée. |
SON
: 17/20 |
C'est
vrai, il n'y a que trois musiques, mais elles ont été
composées avec soins et cela s'entend.
|
JOUABILITE
: 16/20 |
Mis
à part les sauts pas évident à négocier,
le reste ne pose aucun problème. |
DUREE
DE VIE : 16/20 |
Ni
trop dur ni trop facile, Rastan est en mesure d'être
terminé par tous les joueurs, débutants
comme confirmés évidemment. |
NOTE
GLOBALE : 91%
|
OULIPOP
[Poster
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