Grandia 2

CONCEPTEUR
: Game
Arts - EDITEUR : Ubi Soft - GENRE : RPG
NOMBRE DE JOUEUR : 1 - ANNEE DE SORTIE : 2001
Dans
ma vie de joueur, j'ai eu l'occasion de m'essayer à
de nombreux titres de genres différents mais aucun
ne m'a impressionné comme l'a fait Grandia 2, Shenmue
mis à part. C'est au très discret studio Game
Arts que l'on doit ce petit bijou qui s'avère être
un banal RPG comme les autres au premier abord, mais cette
mauvaise impression disparaît au bout de quelques heures
de jeu. On s'aperçoit en effet vite que beaucoup d'éléments
le font sortir des sentiers battus.

Commençons
tout d'abord par l'histoire où l'on fait la connaissance
de Ryudo, un geohound (tueur de monstres) qui voyage avec
son compagnon l'aigle Skye, et qui aide moyennant finance
les personnes qui font appel à ses services. La réputation
des geohounds est d'être des personnes sans états
d'âmes, ce qui fait de Ryudo un être guère
apprécié là où il passe.
Un
nouveau client sollicite son aide pour escorter Elena, une
prêtresse de l'ordre religieux de Granas. Une mission
apparemment simple pour Ryudo, sauf que les choses dégénèrent
très vite. Elena, qui participait avec d'autres consurs
à une cérémonie d'exorcisation du mal,
devient soudain possédée par Valmar, le mal
incarné. Dès lors, le seul moyen de la sauver
est de l'emmener auprès du pape Zera dans la ville
sainte de Saint Helm. Lors de ce voyage, Ryudo et Elena rencontreront
de nombreuses personnes. Certaines se joindront à eux,
d'autres feront resurgir leur passé sombre ou remettront
en cause tout ce en quoi ils croyaient.
J'ai peur d'en avoir trop dit, le scénario faisant
preuve d'une maturité rarement atteinte et se révèle
rempli d'émotions, de joie, de haine, de peine, etc.
La place de la religion y est très importante mais
utilisée de manière non manichéenne,
histoire de montrer les dérives qu'elle peut engendrer.
Techniquement
aussi, c'est la vraie claque. Les graphismes sont colorés
et très détaillés, plusieurs environnements
sont à explorer dans le jeu : forêts, montagnes,
plaines désertiques, villes et villages et j'en passe.
De nombreuses animations sont utilisés lors des combats
utilisant la 3D, la CG et aussi de l'animation traditionnelle
japonaise. Bref, c'est que du bonheur !! Le design des persos
est sympa sauf pour ce qui est de leurs visages, dépourvus
de nez et de bouche. Cela est néanmoins compensé
par les illustrations typiquement mangas accompagnant les
nombreux dialogues qui donnent vie aux divers protagonistes.
Au
niveau sonore, on se rend compte que Game Arts ne dispose
pas de moyens financiers comparables à ceux de Squaresoft
par exemple. Toutefois, la magie opère quand même
avec des musiques rythmées et variées. Le résultat
doit beaucoup aux compositions de Noriyuki Iwadare, déjà
auteur des musiques de Lunar et de Grandia premier du nom
pour lesquelles il a reçu les distinctions de meilleurs
musiques de jeu. Grandia 2 ne déroge pas à la
règle puisque la bande originale remporta en son temps
le même "award". Il faut dire qu'il est difficile
de résister aux mélodies envoûtantes que
sont "A Deus" et "Cancao do Povo", les
deux principaux thèmes du jeu. Sans oublier bien sûr
le thème musical des boss : tout bonnement anthologique
!!
Les voix des persos, en anglais, collent parfaitement à
leurs caractères et aux diverses situations rencontrées.
De l'excellent travail même si seulement les passages
les plus importants ont été doublé, les
autres dialogues restant muets. On aura cependant le plaisir
d'entendre nos héros lors des combats.
Il
est temps maintenant de s'attarder sur le système de
jeu, décomposé en deux parties : l'exploration
et les combats. La partie exploration permet d'évoluer
dans les divers environnements cités plus haut et d'en
observer les ennemis. Ces derniers n'apparaissant pas de manière
aléatoire, on peut donc éviter certains combats.
A coup sûr, les hardcores gamers prendront bien soin
de nettoyer entièrement chaque zone car qui dit RPG
dit forcément expérience.
En effet, les XP permettent d'améliorer trois critères
différents : les HP (points de vie), les SP (special
power) et les MP (mana power) via, pour ces derniers, des
livres et des ufs de mana que l'on gagne durant l'aventure.
Les points gagnés serviront à améliorer
les caractéristiques de ces critères, permettant
ainsi d'acquérir de nouveaux pouvoirs.
Pour ce qui est des combats, ils sont représentés
en 3D avec une jauge qui indique dans quel ordre les ennemis
et votre équipe allez pouvoir attaquer. Ce système
exploite à merveille un mix de tour par tour et de
temps réel car les combats se veulent très rythmés.
Lorsque c'est à un des membres de votre équipe
d'attaquer, plusieurs choix sont possibles comme l'attaque
simple ou le coup critique (à utiliser avec parcimonie)
qui, s'il est placé alors qu'un ennemi va attaquer,
va lui faire perdre son tour. On peut également utiliser
une attaque ou un pouvoir spécial, des potions ainsi
que les divers items achetés dans les magasins avec
l'argent récolté lors des combats. Il est aussi
possible de battre en retraite à n'importe quel moment
si le combat tourne mal.
Mais
l'option la plus intéressante reste l'IA, c'est-à-dire
le comportement que l'on peut assigner aux autres membres
de l'équipe si l'on veut se concentrer uniquement sur
un personnage en particulier. On peut alors appliquer une
stratégie offensive, défensive ou bien utiliser
un membre de l'équipe pour soigner les autres protagonistes.
Bien entendu, on peut choisir de contrôler tous les
personnages soit-même lorsque l'on maîtrise toutes
les ficelles du jeu. Personnellement, il m'a fallu une partie
entière pour saisir toutes les subtilités des
combats.
Ces derniers ne sont d'ailleurs ni trop faciles ni trop durs,
le gameplay étant bien équilibré. Parfois
il arrivera même qu'ils durent de nombreuses minutes,
notamment contre certains boss. En effet, tous les ennemis
ont leurs points forts et leurs points faibles qu'il faudra
absolument connaître pour sortir vainqueur.
Pour terminer l'aventure, il faut compter environ une bonne
trentaine d'heures, voire plus si l'on veut monter ses stats
à fond. Une durée de vie plus que correcte donc,
bien que le jeu se termine plus rapidement qu'un Skies of
Arcadia. Mais le rythme des combats en est une des résultantes,
et c'est d'ailleurs le point essentiel qui, au final, me fait
préférer Grandia 2.

En conclusion, j'ajouterais que je n'étais pas un fan
de jeux de rôle avant que Grandia 2 ne m'y convertisse.
Tous ceux qui veulent s'essayer aux RPG nippons se doivent
d'y jouer ne serait-ce que pour découvrir une perle
du genre. On ressent une sensation d'accomplissement lorsque
l'on termine ce jeu, mais aussi une sorte de déchirement
en se disant que l'on s'était attaché à
des personnages dont l'épopée se finit. Et ça,
peu de jeux procurent de telles émotions dans la vie
d'un joueur. En un mot donc : incontournable !!
GRAPHISMES
: 20/20 |
La
Dreamcast émerveille toujours autant. Grandia 2
est l'un des plus beaux jeu de la console, tout simplement. |
ANIMATION
: 17/20 |
Très
peu de ralentissements, de nombreux effets réussis
lors des combats, des persos et des monstres superbement
animés : un régal !! |
SON
: 18/20 |
Vu
les moyens du studio, un énorme travail a été
fourni pour notre plaisir. Les musiques sont originales
et épiques à la fois. Bref, un chef d'uvre.
|
JOUABILITE
: 20/20 |
Le
système de combat est tout simplement révolutionnaire
avec ses possibilités énormes et variées. |
DUREE
DE VIE : 16/20 |
Grandia
2 n'est certes pas le plus long jeu de la Dreamcast, mais
l'aventure tiens toutefois en haleine de nombreuses heures
sans baisse de rythme. Ceci grâce à un scénario
habile et maîtrisé qui réserve des
surprises tout en évitant les clichés habituels
du genre. |
NOTE
GLOBALE : 100%
|
MIKE
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