Golden Axe

CONCEPTEUR : Sega - EDITEUR : Sega - GENRE : Beat'em all
NOMBRE DE JOUEURS : 1/2 - ANNEE DE SORTIE : 1989

Quand des hordes de monstres hideux déferlent sur le royaume, semant le chaos et l'horreur. Quand les morts reviennent hanter les vivants sous la forme de squelettes sanguinaires. Bref quand tout va mal, qui appelle-t-on ? Ax Battler, Tyris Flare et Gilius Thunderhead : le trio infernal de Golden Axe bien sûr.

Golden Axe : le beat'em all phare de Sega de la fin des années 80 issu de l'arcade et brillamment adapté sur Megadrive et Master System en son temps. Difficile pour moi de ne pas verser ma petite larme de nostalgie en réalisant ce test. C'est en effet sur ce fantastique jeu que j'ai dépensé, il y a si longtemps déjà, les premières pièces du maigre butin me servant d'argent de poche et si généreusement données par mes parents. Attention, car là, "je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître". Tous les mercredis après-midi, nous allions, un pote et moi seulement âgés alors d'une dizaine d'années, jusqu'au café du coin pour nous émerveiller devant la borne de Golden Axe et nous prendre pour les sauveurs du monde le temps d'une partie, voire de deux si nos chers parents avaient été particulièrement charitables ce jour là. Ah... que d'heures intenses passées sur ce titre et me voilà aujourd'hui, toutes ces années après, avec de nouveau le destin de cette contrée magique entre les mains. Tout est à refaire en quelque sorte.
Il faut dire que c'est un coriace ce Death Adder, le grand méchant de l'histoire. Non content d'avoir fait saccager le royaume par ses troupes, voilà-t-il pas qu'il a capturé le Roi et la Reine, rien que ça. Depuis, la terreur règne en maître aux quatre coins du pays et le moindre mouvement de rébellion entamé par les pauvres habitants est puni de mort. En clair, ce n'est pas la joie et seul trois valeureux guerriers décident malgré tout d'attaquer de front Death Adder et son armée. Le trio va tenter coûte que coûte de libérer la patrie, d'autant plus que chacun des membres a une raison personnelle de réclamer vengeance. Ax Battler le barbare a vu sa mère tuée par Death Adder, Tyris Flare l'amazone a perdu ses parents et Gilius Thunderhead son frère. Bref, tout est réuni pour que la bataille soit sanglante et sans pitié, comme dans tout événement se déroulant dans un monde d'héroic-fantasy en somme.

Sitôt le bouton start enfoncé, on nous demande logiquement de choisir le personnage que l'on souhaitera incarner dans cette aventure parmi les trois héros proposé. Si Ax Battler se distingue par un équilibre plus ou moins parfait entre sa puissance d'attaque et ses capacités magiques, Tyris Flare possède en revanche une nette propension à la magie et Gilius Thunderhead à l'attaque. Mais au final, peu importe le protagoniste choisit car le soft s'appréhende toujours de la même manière.
Après, il est peu surprenant de voir que l'on a à faire à un beat'em all relativement classique dans son déroulement mais comprenant néanmoins de bonnes idées originales sur lesquelles nous reviendrons plus tard. Pour le moment, arrêtons-nous plutôt sur le gameplay de Golden Axe. celui-ci ressemble à tous les jeux de ce genre sortis à cette époque, à savoir que des hordes d'ennemis vous tombent dessus et que votre dextérité au maniement de l'arme blanche est primordiale pour survivre. Les affrontements se succèdent rapidement, conférant ainsi au soft un rythme enlevé très appréciable. Bien entendu, les stages sont tous ponctués par un combat contre un boss assez agressif parfois. Bref, on ne s'ennuie pas une seule seconde en jouant à Golden Axe, la chose est acquise. Ceci est d'ailleurs un bon point pour le titre de Sega car sa durée de vie s'avère assez faible. Les sept niveaux du jeu sont très courts et se traversent sans réelles difficultés. Il faut dire que les ennemis ne sont pas super résistants et parfois très cons (ils ont en effet la fâcheuse tendance de tomber tout seul dans les trous). Ceci étant dis, on prend tout de même beaucoup de plaisir à se faire une petite partie à deux joueurs de temps en temps et ce, même en connaissant le jeu par cœur. Que voulez-vous, c'est là tout le charme des beat'em all.
La première des fameuses bonnes idées que nous avons annoncé brièvement tout à l'heure est l'utilisation de la magie. Effectivement, les trois personnages peuvent à tout moment lancer une attaque magique sur leurs adversaires à la simple pression de la touche A. Pour se faire, ils doivent auparavant récolter les petites fioles que transportent dans leur sac à dos des lutins tout mimi. Ceux-ci traversent l'écran à certains endroits du jeu, et il faut alors les frapper pour que les fioles tombent à terre et puissent ainsi être récupérées (inutile de préciser que, cyniquement parlant, mettre des coups aux lutins s'avèrent particulièrement jouissif). Bien entendu, plus le personnage a de fioles en sa possession, plus l'attaque magique sera dévastatrice. A ce propos, les magies ultimes se révèlent assez impressionnantes et envahissent allègrement tout l'écran de jeu (à l'image du dragon invocable par Tyris Flare).
L'autre trouvaille de Golden Axe est la possibilité donnée aux protagonistes de chevaucher diverses créatures pour faire plus de dégâts lors des offensives. Au nombre de trois, elles s'apparentent visuellement à des petits dragons ayant chacun une attaque différente. Le premier d'entre eux crache du feu en direction du sol, le second envoie des boules de feu horizontalement et le troisième (que mon pote de l'époque nommait très poétiquement "Rocco"... hum, hum) donne des coups de queue tout autour de lui. Le fait de pouvoir utiliser ces créatures est définitivement une riche idée vraiment fun ainsi qu'un apport non négligeable dans la lutte contre Death Adder.

Côté graphismes, Golden Axe accuse obligatoirement son âge et le fait qu'il soit sorti au tout début de l'ère des 16 bits. Les personnages, bien que d'une taille relativement appréciable, ne sont pas forcément très détaillés mais restent malgré tout dans une moyenne acceptable. Dommage cependant que les ennemis ne soient pas un poil plus variés car on retrouve constamment les mêmes du début à la fin mais colorés différemment. Les décors, pour leur part, n'offrent rien de bien exceptionnel et sont souvent assez vides (quelques malheureux arbres ou nuages qui se courent après).
Concernant l'animation, pas de reproche ni d'encensement à faire, l'ensemble du jeu se situe dans une bonne moyenne à ce niveau là. Il n'y a pas de ralentissement ni d'effacement de sprites à signaler et les mouvements des différents personnages sont tout ce qu'il y a de plus banal. On aurait certes aimé avoir quelques gros effets visuels lors des magies car ceux présents (à une ou deux exceptions près) sont juste sympathiques, mais ce n'est pas le cas : tant pis pour nous.
Enfin, terminons ce tour d'horizon de la réalisation par la bande-son du soft. Là encore, le constat est mi-figue mi-raisin avec des musiques assez rythmées mais pas d'une qualité extraordinaire et des bruitages peu variés et hélas en faible quantité. A ce sujet, impossible de passer sous silence le fait que la mélodie s'arrête quelques instants durant une partie pour laisser place au cri d'un ennemi qui meurt. Voici un élément bien cocasse qui montre que les développeurs étaient encore loin de maîtriser cette bonne vieille Megadrive à cette époque.
Point de vue technique, cette version 16 bits de Golden Axe est donc, comme on pouvait s'y attendre, en dessous de son homologue en arcade, mais au final l'aspect ludique est rigoureusement identique est c'est bien là le principal. Ceci est principalement du à la maniabilité qui se relève d'un bon niveau. Les trois personnages se manient facilement et les coups sortent sans problème. A ce propos, ces derniers ne s'avèrent pas très variés les uns par rapport aux autres, plus de diversités dans les enchaînements n'auraient pas été de refus.

Alors oui, Golden Axe a pris un coup de vieux sur le plan de la réalisation technique, mais au delà de cet aspect, il reste un beat'em all très accrocheur et vraiment amusant. Chaque partie est un véritable plaisir pour le(s) joueur(s) et c'est tout ce qui compte.

OULIPOP

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