Flashback

CONCEPTEUR
: Delphine
Software - EDITEUR : US Gold - GENRE : Aventure/Action
NOMBRE DE JOUEUR : 1 - ANNEE DE SORTIE : 1993
Si
les développeurs français sont aujourd'hui reconnus
dans le monde entier pour la qualité de leur travail
(la fameuse "french touch"), ils le doivent en partie
à l'abnégation et à la persévérence
de ceux qui les ont précédés il y a quelques
années. Et force est de reconnaître qu'avec un
titre comme Flashback, le petit monde des jeux vidéos
ne pouvait que s'incliner. Allez, en route dans les méandres
de la mémoire d'un certain Conrad...

Le
jeu débute par une séquence cinématique
d'une grande beauté et parfaitement mise en scène.
Elle montre un homme poursuivi par deux autres protagonistes
armés et qui n'hésitent pas à le canarder
outrageusement. Réussissant à enfourcher une
sorte de moto volante, l'homme s'échappe in extremis
et parvient au dessus d'une forêt. Malheureusement pour
lui, son échappatoire n'est que de courte durée
puisque ses poursuivants, aux commandes d'une navette, le
rattrapent et abbattent la moto. Celle-ci va s'écraser
entre les arbres et les agresseurs s'enfuient, persuadés
d'avoir éliminer son conducteur. Bien évidement,
l'homme a survécu au crash et c'est là que vous
intervenez.
Vous vous réveillez donc au milieu d'une forêt
hostile sans savoir où vous êtes ni qui vous
êtes. Votre mémoire est désespérément
vide et vous ne devez votre salut qu'à un petit holocube
(un enregistrement virtuel) qui tombe de votre poche dès
vos premiers mouvements. Celui-ci vous indique que vous vous
nommez Conrad Hart, agent du Bureau d'Investigation de la
Galaxie et que votre mémoire a été effacée.
Par qui ? Pourquoi ? Ca sera à vous de le découvrir
tout au long du jeu.
Comme vous pouvez le voir, le synopsis de Flashback est vraiment
travaillé (les références au 7ème
art y sont nombreuses : Total Recall, Running Man, etc.) et
cela fait plaisir à voir. Au fil de l'aventure, vos
questions de départ trouveront des réponses
et les pièces du puzzle se mettront petit à
petit en place. Bref, on est loin du scénario à
deux balles et c'est la seconde bonne impression qui se dégage
du titre (la première étant l'introduction,
définitivement superbe).

Dès
les premières secondes de jeu, on est subjugué
par la qualité hallucinante de l'animation du personnage
principal. En effet, les mouvements de Conrad sont si parfaits
dans leurs décompositions que l'on se demande parfois
si l'on ne dirige pas un vrai être humain. D'autant
plus qu'ils sont très nombreux, ce qui en renforce
l'aspect réel. C'est bien simple, avec seulement la
croix de direction et le bouton A du pad, vous pourrez absolument
tout faire : marcher, courir, s'accroupir, enjamber un précipice,
faire un grand saut avec élan, dégainer, avancer
avec prudence, tirer, s'accrocher à une plate-forme,
faire une roulade, lancer un objet, etc. Le plus étonnant
dans tout ça, c'est que même avec le nombre de
mouvements réalisables, la jouabilité ne pose
aucun problème, et après cinq petites minutes
d'adaptation compréhensible, vous pourrez manier Conrad
comme bon vous semble.

L'aspect
visuel de Flashback n'en a pas été oublié
pour autant, et il vous suffit de jeter un coup d'oeil aux
différentes photos qui parsèment ce test pour
vous en convaincre. Les graphismes sont d'une finesse inouïe
(les détails y fourmillent) et le jeu utilisant le
principe du décor fixe, chaque écran est unique
dans sa conception et sa réalisation. En clair, cela
signifie qu'il n'y a pas de défilement d'arrière-plan
et que vous faites évoluer votre personnage uniquement
dans l'espace présent à l'écran. A noter
que le changement de décor entraîne un écran
noir durant une poignée de secondes, mais rien de bien
gênant.
L'architecture des différents niveaux est vraiment
réussie et ne ressemble en rien à ce que nous
avions vu jusqu'à présent. Le dernier monde
en est probablement le meilleur exemple avec son design apocalyptique
magnifique : on sent que les programmeurs se sont lâchés
pour nous offrir un vrai délire visuel.
Quant
à la partie sonore, elle est pour le moins surprenante
car il n'y a quasiment jamais de musique. Celle-ci se déclenche
seulement lorsque l'action s'accélère (avec
l'arrivée d'un ennemi par exemple) et ne dure que quelques
secondes. La plupart du temps, uniquement le son de vos pas
et les bruits aux alentours vous accompagneront dans vos pérégrinations.
Passée la surprise de se retrouver dans ce quasi silence
des premières minutes, on se rend compte que cela ne
nuit en aucune façon à l'ambiance général
du titre bien au contraire. Le climat instauré n'en
devient que plus pesant et l'impression d'être définitivement
seul contre tous plus présente.
Si Flashback ne comporte au final que peu de niveaux (seulement
7), il ne se termine pas en une journée pour autant.
Certains levels étant assez difficile, il vous faudra
vous y reprendre plusieurs fois pour en voir le bout. D'autant
plus qu'à aucun moment vous n'êtes à l'abri
d'un des nombreux pièges disséminés ça
et là, ou d'une mauvaise manipulation entraînant
une chute mortelle. Bref, la difficulté, sans être
insurmontable, est suffisamment élevé pour proposer
un vrai challenge et le système de password est le
bienvenue (les sauvegardes étant rares à l'époque,
je n'imagine même pas s'il fallait faire le jeu d'une
seule traite). Enfin, sachez qu'il y a trois niveaux de difficultés
différentes et que si vous souhaitez terminer Flashback
en hard, il va falloir vous accrocher sévère.
Il est difficile de trouver quoi que ce soit à redire
à un tel titre tellement il respire le jeu développé
avec passion et l'envie de donner du plaisir : on est très
éloigné des usines à fric de développement
d'aujourd'hui. Peut-être pouvons-nous considérer
que les ennemis ne semblent pas doués d'une intelligence
à toute épreuve, et qu'une fois mémorisé
leurs mouvements assez répétitifs, vous pourrez
alors vous en débarrasser assez sereinement.
Pour la petite histoire, sachez que le titre de Delphine Software
a accouché d'une suite en 1996. Nommée Fade
to Black et sortie sur Playstation et PC, elle n'a pas connue
le succès escompté par ses créateurs.
Bien que proposant toujours d'incarner Conrad Hart et représenté
cette fois tout en 3D, Fade to Black s'éloignait beaucoup
trop de son prédécesseur notamment dans le côté
aventure. Au final, il s'avérait être un banal
jeu d'action à la troisième personne bien loin
de l'esprit et de l'ambiance de Flashback.

Tous
ceux qui ont eu la chance de s'y essayer
au moins une fois vous le diront : Flashback est un mythe,
une légende. Ces qualités techniques, son scénario
et son ambiance en font probablement un des cinq meilleurs
jeux de la Megadrive. Comparativement à la plupart
des autres jeux 16 bits, il est loin d'être ridicule
face aux productions actuelles d'aujourd'hui. Incontestablement,
Flashback fait partie de ces jeux qui marquent une époque
et qui restent gravé à jamais dans la mémoire
des joueurs.
GRAPHISMES
: 18/20 |
C'est
fin et détaillé. Les développeurs
ont fait un gros travail sur l'architecture des niveaux.
Du grand art !! |
ANIMATION
: 19/20 |
Une
petite merveille d'animation qui a fait date. Aujourd'hui
encore, ça reste bluffant tellement les différentes
attitudes des personnages sont proches de la perfection. |
SON
: 18/20 |
Bien
que discrète, la bande-son n'en reste pas moins
l'atout numéro un pour créer cette ambiance
si oppressante qui sied si bien à Flashback. |
JOUABILITE
: 17/20 |
Malgré
la complexité des mouvements à effectuer,
Conrad se manie parfaitement bien passées les quelques
minutes d'adaptation. |
DUREE
DE VIE : 17/20 |
Six
longs stages, trois modes de difficulté au choix,
une technique au top et une aventure palpitante : voilà
largement de quoi prendre son pied un bon moment. |
NOTE
GLOBALE : 96%
|
OULIPOP
[Poster
un commentaire sur Flashback]
Posté
par Xorty le 03.04.2005 :
Flashback est un très grand jeu d'aventure. Le scénario
est génial, les graphismes sont beaux, la musique excellente
et l'animation est parfaite. Delphine Software a effectué
un travail de titan pour parvenir à ce résultat.
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