Earthworm Jim

CONCEPTEUR
: Eurocom
- EDITEUR : Playmates - GENRE : Plates-formes
NOMBRE DE JOUEUR : 1 - ANNEE DE SORTIE : 1995
Après
avoir fait halluciner les possesseurs de Megadrive, Mega CD,
Super Nintendo et PC par ses qualités techniques et
de gameplay mais aussi et surtout par sa folie ambiante, ce
bon vieux Earthworm Jim a ensuite fait un petit détour
par la Game Gear pour une conversion pas piquée des...
vers, bien sûr (houlà, j'suis en forme aujourd'hui
!!).

Vous
vous souvenez certainement tous du fameux Earthworm Jim, ce
jeu de plates-formes génialissime qui débarqua
en 1994 sur les 16 bits de Sega et Nintendo et qui fit forte
impression. Pourquoi ? Tout simplement parce que ses créateurs
(la alors toute récente société Shiny
Entertainment) avaient réussi à mettre sur pieds
un titre à la réalisation somptueuse, à
l'aspect ludique indéniable et à l'humour dévastateur.
Remarquez qu'avec un certain David Perry à la baguette,
ça aide forcément pour pondre un hit. Le succès
remporté par le jeu fut tel qu'une suite encore plus
folle ne tarda pas à voir le jour un an plus tard.
Mais entre-temps, Shiny Entertainment cru bon de convertir
son bébé sur la portable de Sega. Pourquoi pas
?
Enfin je me trompe lorsque je dis Shiny Entertainment puisque
cette conversion a été confié à
Eurocom, qui s'est alors attaché à la rendre
aussi fidèle que possible à l'uvre originale.
Cela
se traduit tout d'abord par un scénario strictement
identique à celui que l'on a connu sur 16 bits. Par
un beau matin de printemps, Jim le ver de terre se voit percuter
par un cyber-costume tombé du ciel. Par miracle, il
survit au choc et se retrouve même habillé de
la tête aux pieds par la surprenante combinaison. Aussitôt,
une transformation s'opère sur la pauvre bestiole qui
se retrouve soudain pourvu d'une force incroyable et de super
pouvoirs. Earthworm Jim est né !! Hélas pour
lui, un corbeau chasseur de primes nommé Psy-crow est
à la recherche de ce fabuleux cyber-costume qui, comme
vous venez de le voir, transforme son possesseur en super-héros.
La confrontation avec Jim semble alors inévitable.
Premier
choc en commençant le jeu, les graphismes sont absolument
superbes. C'est assez surprenant de voir ce que la Game Gear
était capable de faire d'un point de vue visuel quand
on parvenait à la maîtriser suffisamment. On
reconnaît facilement les décors présents
dans la version 16 bits, en beaucoup moins fins d'accord mais
d'une qualité largement supérieure à
la majorité des softs de la petite portable. Idem en
ce qui concerne les personnages qui sont aisément reconnaissables
et très bien représentés, notre très
cher Jim en tête. En fait, de tous les jeux Game Gear
que j'ai pu voir tourner jusqu'à présent, seul
le très bon Aladdin peut se targuer de surpasser Eathworm
Jim graphiquement parlant. C'est vous dire à quel point
Eurocom a fait un excellent boulot dans ce domaine.
L'animation
des protagonistes est tout aussi réussie. Le titre
de Shiny Entertainment proposait dans sa version 16 bits des
personnages animés à la manière d'un
dessin animé, c'est aussi le cas ici. Les étapes
d'animation sont nombreuses et très bien retranscrites
pas la console, le rendu est bluffant compte-tenu des capacités
de la Game Gear. Hélas, le revers de la médaille
est un scrolling qui a tendance à ralentir à
certains endroits chargés en sprites. C'est relativement
rare mais cela se devait d'être noté. Tout comme
les quelques disparitions de sprites que l'on peut constater
ici ou là. C'est dommage car cela entache quelque peu
le bilan global de la partie animation, même si elle
reste largement positive.
Quant au son, c'est également d'un niveau appréciable.
On retrouve avec plaisir les musiques de l'opus original mais
forcément remixées à la façon
Game Gear. Mais pas de panique, le résultat reste plus
que correct. En revanche, les bruitages ne sont pas terribles
et c'est bien dommage. Ils sont bien là pour accompagner
le tir à la mitraillette et autres réjouissances
du genre, mais leur qualité et leur nombre reste trop
limité par le support, dommage...
Ca,
c'était donc pour la partie technique. Pour le reste,
on a à faire avec Earthworm Jim à un jeu de
plates-formes complètement déjanté. Si
dans l'absolue, les grandes règles des titres de ce
genre sont respectées (se faufiler jusqu'à la
fin du niveau, combattre le boss, etc.), le soft est néanmoins
bourré de bonnes idées
originales. Par exemple, Jim n'a pas besoin de sauter sur
ses adversaires pour les éliminer, il est muni d'une
mitraillette particulièrement efficace. Il peut également
utiliser sa tête en guise de fouet, de liane et d'hélicoptère
pour respectivement frapper ses ennemis, s'accrocher et planer
quelques instants.
Mais ce n'est pas tout, le jeu regorge par ailleurs de passages
loufoques. On peut ainsi citer le lancer de vache, les courses
bonus juché sur un réacteur, le saut à
l'élastique, la promenade à dos de hamster,
la conduite d'un sous-marin, etc. Les exemples sont nombreux
et font incontestablement le charme numéro un du jeu.
D'accord, l'impact provoqué par ses séquences
sur le joueur est moins important que sur la version 16 bits,
mais elles ont tout de même le mérite d'exister
sur cet épisode portable.
Alors,
le tableau pourrait sembler idyllique, mais Earthworm Jim
cache en fait quelques défauts assez rédhibitoires
qui agacent énormément. Le premier de ces défauts,
et non des moindres, est la jouabilité absolument horripilante
du titre. Si vous y avez déjà joué sur
16 bits, vous savez certainement que trois boutons sont utilisés
pour réaliser les actions principales de Jim, c'est-à-dire
tirer, sauter et utiliser sa tête en guise de fouet.
Le problème avec cette version Game Gear, c'est que
la machine ne possède que deux boutons. Les développeurs
ont alors été dans l'obligation de mettre l'action
du tir et du fouet sur le même bouton. Le résultat
est catastrophique ou presque... Il faut appuyer plus ou moins
longtemps pour pouvoir se servir de l'une ou l'autre possibilité
: la galère. Le résultat est que l'on se fait
toucher en permanence par les monstres, faute de pouvoir les
détruire assez vite.
Et là, on touche au second problème du soft
: la difficulté générale. Entre la maniabilité
mauvaise, le timing très serré demandé
par certaines actions chronométrées et la barre
de vie qui descend à une vitesse phénoménale
(elle mériterait d'être dans le journal de Claire
Chazal, lalalalalala... hum, pardon pour cette interlude mal
placé, mais je n'ai pas pu m'en empêcher. Je
vous avais dis que j'étais en forme aujourd'hui), on
a vite envie de balancer la console par la fenêtre.
Earthworm Jim n'était déjà pas évident
sur 16 bits, mais là je crois bien que c'est encore
pire, et c'est au final bien dommage car cela gâche
pas mal le potentiel du titre.

Si
techniquement cet Earthworm Jim là s'en sort très
bien, il en va tout autre sur certains points (maniabilité
notamment). Ceci ne lui permet pas hélas d'occuper
sur Game Gear la très bonne place qui est la sienne
sur 16 bits.
GRAPHISMES
: 17/20 |
C'est
vraiment très réussi de ce côté
là, on reconnaît facilement les personnages
et les décors. |
ANIMATION
: 15/20 |
L'animation
des persos est excellente, mais il n'empêche que
le scrolling saccade de temps en temps. |
SON
: 14/20 |
Correct,
ni plus ni moins. Les musiques sont entraînantes
mais les bruitages sont trop peu nombreux. |
JOUABILITE
: 08/20 |
Alors
là je dis non, non et non. Un seul bouton pour
effectuer deux actions clé du jeu, c'est totalement
incontrôlable. |
DUREE
DE VIE : 14/20 |
Les
niveaux sont longs et difficiles : le challenge est donc
de taille, mais il faut énormément de persévérance
pour ne pas lâcher en cours de route. |
NOTE
GLOBALE : 80%
|
OULIPOP
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