Doom

CONCEPTEUR
: ID
Software - EDITEUR : Sega - GENRE : Action
NOMBRE DE JOUEUR : 1 - ANNEE DE SORTIE : 1994
Dans
tous les genres de jeux il faut forcément un précurseur,
un soft qui en pose les bases et défriche le terrain
pour ceux qui suivront. Très souvent il en devient
même, de par sont titre, le dénominatif du genre
en question. Doom-like, ça vous dis quelque chose ?

Je
me souviens très bien de ce jour du deuxième
semestre 1993. Ce matin là, je venais de me rendre
chez le marchand de journaux de mon petit village (après
un rapide détour chez la charcutier pour y prendre
les quatre tranches de jambon demandées par ma mère.
Comment ça je m'égare ?) afin d'y acheter le
dernier numéro en date de Megaforce. Mais si
rappelez-vous, le fameux magazine de jeux vidéo spécialement
consacré aux consoles Sega. Bref, je revenais chez
moi tranquillement, tout heureux à l'idée de
découvrir le contenu de mon mag préféré.
Une fois de retour au domicile, quelle ne fut pas ma surprise
en feuilletant le précieux sésame de voir que
le grand Doom, qui faisait alors un carton sur PC, était
prévu sur la future 32X qui devait débarquer
prochainement. J'étais alors terriblement confiant
sur le devenir de cette nouvelle extension pour la Megadrive
et intimement persuadé qu'avec un titre comme celui-ci
lors de son lancement, accompagné de quelques autres
jeux prometteurs (Virtua Racing Deluxe, Star Wars Arcade),
elle allait casser la baraque et donner une seconde jeunesse
à notre bonne vieille 16 bits. L'avenir se chargea
de me prouver le contraire...
Mais bon ceci est une autre histoire, revenons-en plutôt
à ce Doom version 32X. En arrivant sur cette machine,
le soft se voulait être un portage aussi fidèle
que possible à l'original sur PC. Première constatation
(et ce n'est pas une surprise !!) : la scénario n'a
pas bougé d'un iota lors du transfuge. On incarne toujours
un marine anonyme envoyé sur Mars pour travailler en
faveur de l'Union Aerospace Corporation (UAC), une mystérieuse
entité qui effectue des recherches secrètes
sur la téléportation. Manque de pot, quelque
chose tourne mal au cours d'une des expériences et
des créatures sorties de l'enfer débarquent
dans la base. Tout le personnel est rapidement tué
ou transformé en zombi. Tout ? Non, car bien entendu
le marine que l'on dirige est le seul survivant et doit sauver
sa peau à tout prix.
Vous
le savez certainement, ce n'est pas vraiment Doom qui a créé
le genre du jeu d'action en vue subjective. Ceci incombe plutôt
au génial Wolfenstein 3D, sorti un an avant Doom, toujours
sur PC et des mêmes créateurs que ce dernier
: ID Software. S'il a défini les codes du genre, Wolfenstein
3D peut malgré tout n'être considéré
que comme un coup d'essai avant que Doom reprenne le concept
pour le pousser à son paroxysme.
Concept certes très basique et primaire, mais ô
combien jouissif et addictif. On débute chaque niveau
d'un point A et il faut en trouver la sortie située
à un point B. Bien entendu tout n'est pas si simple
: lieux labyrinthiques, couloirs étriqués, portes
ne s'ouvrant qu'avec la clé adéquate, téléporteurs,
leviers à actionner, ascenseurs ou encore passages
remplis de lave sont monnaies courantes. Mais ce qui absorbe
surtout dans Doom, c'est l'action dans toute sa rudesse qui
y est proposé.
Parce
que vous vous en doutez bien, les différents niveaux
sont parsemés d'ennemis en tout genre qu'il faudra
éliminer si l'on souhaite s'en sortir. Soldats zombifiés
et démons aussi laids que violents (au passage, dommage
que leur variété soit si restreinte) se font
un plaisir de nous attaquer quand on tombe sur eux. Equipés
de fusils, lançant des boules de feu ou essayant de
nous croquer à pleine dents, ils usent de tous les
moyens possibles pour parvenir à leur fin et nous adresser
un joli game over. Fort heureusement, les développeurs
ont mis tout un arsenal à notre contribution pour se
défendre. Pistolet, fusil à pompes, mitrailleuse,
lance-roquettes, canon à plasma, BFG 9000 (l'arme mythique
de Doom !!) et tronçonneuse sont là pour éviter
de se faire découper en rondelles par les adversaires.
Un bien bel équipement donc qu'il conviendra d'utiliser
comme il se doit, certains monstres étant plus sensibles
à certaines armes qu'à d'autres.
Evidemment, il est également possible de trouver disséminées
ça et là des munitions pour approvisionner les
différentes armes précédemment citées.
Mais ce n'est pas tout, on peut se munir par ailleurs de trousses
de soins, d'armures et de combinaisons protectrices, histoire
de mettre encore un peu plus d'atout de son côté
en vue de survivre dans cet univers violent.
Tous
ces éléments décrits précédemment
mélangés, cela donne un jeu qui sent le souffre
et la testostérone. Une fois la manette en main, dur
de décrocher. On s'identifie facilement à ce
soldat perdu dans ce monde hostile pour qui tous les coups
sont permis. On se sent rapidement comme un bête traquée
qui doit s'en sortir, coûte que coûte. Bref, force
est de constater que même après toutes ces années,
Doom fonctionne toujours.
L'ambiance sonore joue un rôle prépondérant
là-dedans. Les musiques, bien que d'une qualité
technique très moyenne, sont toutefois pleines de tension
et de mystère. Elles instaurent à la perfection
une atmosphère glauque et stressante à souhait
: un vrai régal !! Les bruitages ne sont pas en reste,
loin de là. Bruits de pas, grognements, portes qui
claquent au loin, tout est réuni pour surprendre et
ficher la trouille : c'est une réussite.
L'aspect
visuel, pour sa part, est tout aussi réussi d'un point
de vue macabre. Le sang coule à flots, les cadavres
des monstres abattus pullulent, les murs sont ornés
de fresques sataniques, le ciel est sombre, etc. Alors oui,
l'ensemble a vieilli et l'on ne peut que constater que ça
pixelise quand même pas mal. Mais cette version 32X
n'a toutefois rien a envier à sa grande sœur sur
PC et peut se vanter de lui ressembler comme deux gouttes
d'eau. Petite interrogation par contre concernant l'écran
de jeu. En effet il n'est pas utilisé en totalité
et se voit confiné dans une sorte de cadre, limitant
ainsi la visibilité. Je me demande bien pourquoi les
développeurs ont usé de cet artifice ? Peut-être
pour faire en sorte que l'animation (très bonne soit
dit-en passant) puisse suivre.
A
ce stade du test, vous vous dites peut-être que cette
conversion de Doom ne semble pas souffrir de défauts
importants. Détrompez-vous car hélas un certain
nombre de petits inconvénients viennent ternir ce tableau
pourtant idyllique jusqu'ici.
Le premier d'entre eux est la jouabilité. Loin d'être
catastrophique, elle souffre pourtant du fait
que le jeu provient de l'univers PC. En clair, le soft n'est
pas forcément adapté pour être joué
au pad Megadrive. Si se déplacer, tirer, activer des
interrupteurs et ouvrir des portes ne posent pas de soucis,
viser correctement est une autre paire de manches. Il n'est
pas rare de s'exciter comme un fou sur un ennemi et de voir
ses balles s'écraser dans le mur !! Mais ce n'est pas
tout car il est également difficile de "strafer"
(faire des pas chassés). Il faut pour cela maintenir
un bouton et appuyer sur la direction souhaitée ce
qui n'est pas instinctif du tout. Une manette avec des gâchettes
manque cruellement dans ces cas là.
L'autre problème se situe au niveau de la durée
de vie. D'accord il y a cinq modes de difficulté mais
là ou le bât blesse c'est qu'il n'y a "que"
seize niveaux. Par rapport à l'opus original, il manque
un monde entier soit huit levels tout de même. Du coup,
on en vient à terminer le jeu assez rapidement et c'est
très dommage. De plus il n'y a pas de mode multi-joueurs,
un sale oubli quand on sait la convivialité que ça
apporte à un soft de ce type. Sur le coup on aurait
parfois bien envie de mettre la main sur les développeurs
et de leur mettre un petit coup de BFG 9000 dans les fesses,
histoire de se venger de nous avoir gâcher le plaisir
sur la fin.

Les
années passent mais rien n'y fait : Doom reste Doom,
à savoir un joyeux bordel et un mythique défouloir.
Cette version 32X est de très bonne facture. Dommage
simplement que les développeurs aient oublié
quelques détails importants en cours de conversion,
le résultat aurait été encore meilleur.
GRAPHISMES
: 15/20 |
Fidèles
en tout point à la version PC, ils restent malgré
tout assez pixelisés |
ANIMATION
: 18/20 |
A
aucun moment je n'ai constaté le moindre ralentissement,
c'est toujours aussi fluide. |
SON
: 17/20 |
Bruitages
inquiétants et musiques stressantes sont au rendez-vous
pour une ambiance satanique à souhait. |
JOUABILITE
: 12/20 |
Le
paddle Megadrive montre ses limites sur un jeu de ce genre
: difficile de viser et "strafer" correctement. |
DUREE
DE VIE : 14/20 |
Huit
niveaux en moins !! J'ai biendu mal à croire que
la cartouche n'avait pas assez de place pour tout ce petit
monde. |
NOTE
GLOBALE : 88%
|
OULIPOP
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